Et de quatre pour le VVD (Parti Populaire pour la Liberté et la Démocratie), d'orientation libérale-conservatrice, de Mark Rutte qui est parvenu, ce mercredi et pour la quatrième fois depuis son arrivée au pouvoir, aux Pays-Bas, il y a 10 ans, à remporter les élections législatives en dépit du fait, qu'en Janvier dernier, son gouvernement contraint à la démission à la suite d'un scandale de fraude aux allocations familiales n'est resté en place que pour s'occuper des affaires courantes dans l'attente des élections et d'une campagne électorale qui fut marquée par les émeutes anti-confinement les plus violentes qu'ait connu l'Europe. Considérées comme étant un test de gestion de la pandémie du nouveau coronavirus par l'actuel gouvernement, ces élections, durant lesquelles 37 partis ont été appelés à se disputer les 150 sièges de la chambre basse du Parlement, dans un paysage politique fragmenté obligeant à des coalitions complexes, ont été étalées sur trois journées et, dans les quatre coins du pays, les urnes ont été placées dans des endroits inhabituels comme le musée Van Gogh à Amsterdam, des hôtels, des gares, des églises voire même dans des centres où il était possible aux électeurs de voter sans être obligés de quitter leurs vélos ou leurs voitures. Interrogé au moment où il se préparait à accomplir son devoir électoral dans une école de La Haye, Mark Rutte qui s'est enorgueilli du fait que, ces dix dernières années, l'économie des Pays-Bas soit devenue l'une des plus performantes d'Europe, a tenu à préciser que le principal enjeu de ces législatives est « de savoir qui peut le mieux mener ce pays à travers la crise du coronavirus ». Ainsi, comme les sondages l'avaient prédit, le parti du Premier ministre devrait occuper 35 des sièges de la future chambre basse du Parlement néerlandais qui en compte 150 soit 2 de plus que lors de la précédente législature ; ce qui a fait dire à Mark Rutte que les électeurs des Pays-Bas ont donné à son parti « un vote de confiance massif ». Les autres gagnants de ce scrutin sont les progressistes de D66 (Centre-Gauche, pro-européens) menés par Sigrid Kaag, la ministre du Commerce extérieur et de la Coopération pour le développement, qui font partie, depuis 4 années déjà, de la coalition gouvernementale présidée par Mark Rutte et qui, en obtenant 27 sièges – soit 8 de plus – ont remporté une victoire historique leur permettant, désormais, d'occuper la deuxième place sur l'échiquier politique. Il n'en fallait pas plus pour que Sigrid Kaag apparaisse, sur une photo postée sur son compte Twitter, en train de danser sur une table à l'annonce des résultats et pour qu'elle déclare que D66 est « le seul parti progressiste à avoir exercé une influence ces dernières années ». Autre son de cloche pour le Parti de la liberté (PVV, extrême-droite) de Geert Wilders auquel Mark Rutte avait toujours refusé de s'allier et qui, en perdant 3 sièges, se voit, désormais, concurrencé, à sa droite, par le Forum de Thierry Baudet, cet autre parti populiste qui est parvenu à remporter 8 nouveaux sièges alors même qu'en refusant d'adopter les mesures anti-Covid préconisées, il avait appelé ses partisans à rejeter le port du masque et tous les autres gestes-barrières. S'agissant, enfin, des autres formations politiques, il y a lieu de signaler que le CDA (Chrétiens-démocrates) du ministre des finances Wopke Hoeksra a remporté 14 sièges et que le PvdA (sociaux-démocrates) en a obtenu 9 alors que Groenlinks (écologistes) et le SP (gauche radicale) se sont emparé de 8 sièges chacun. Au vu de ces résultats et de l'avancée notoire effectuée par D66, est-il permis de donner raison à ceux qui voient, en Sigrid Kaag, une alternative au Premier ministre Mark Rutte ? Rien pour l'heure ne permettrait de les contredire et d'écarter cette éventualité mais attendons pour voir... Nabil El Bousaadi