L'Association marocaine des droits humains à Nador (AMDH – Nador) a annoncé, ce mercredi, avoir saisi le procureur général près la Cour d'appel de la ville pour enquêter sur les circonstances où se sont déroulés les événements dramatiques du 24 juin. Vendredi dernier, des violences ont conduit à la mort d'au moins 23 migrants (une trentaine selon les ONG) lors de leur tentative de franchir la clôture avec Melilla. 74 ont été blessés parmi eux et 140 l'ont été parmi les forces de l'ordre marocaines. Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, l'ONG a estimé que «la seule condition pour une transparence au sujet du vendredi noir à Nador est d'ouvrir une enquête judiciaire, faire les autopsies nécessaires et aider à l'identification des victimes». Au lendemain des violences, l'association a révélé que 21 tombes étaient creusées au cimetière de Sidi Salem pour inhumer les morts, sans que leurs dépouilles n'aient fait l'objet de rapports exhaustifs. La correspondance au procureur général a insisté sur «une demande d'intervention urgente pour ouvrir des investigations judiciaires approfondies et impartiales sur ces événements, afin de déterminer les responsabilités, connaître le nombre total de victimes, les identifier et ordonner les autopsies sur tous les corps avant d'autoriser leur inhumation», selon le communiqué. Au lendemain des violences, les demandes d'ouverture d'une enquête approfondie se sont multipliées au sein des associations de défense des droits humains, au Maroc et dans les pays voisins. Dans leurs déclarations parvenues lundi à Yabiladi, plusieurs organisations ont estimé que ce processus permettrait de «définir les responsabilités et faire appliquer la loi». Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) a appelé, mardi, le Maroc et l'Espagne à effectuer une enquête «efficace et indépendante».