Invité, ce mercredi, au Forum de la MAP, le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Ahmed Chaouki Benyoub, a présenté le rapport de la DIDH sur la situation des droits humains dans les provinces du Sud. «Jusqu'en 1999, il y avait des violations graves des droits humains que l'Instance Equité et réconciliation (IER) a eu tout le courage de révéler. Elles ont été documentées et rapportées», a-t-il rappelé, estimant qu'à partir des événements de 1999 et 2000, «l'Etat a commencé à chercher une nouvelle approche». Depuis les événements de Gdim Izik, le délégué interministériel a reconnu «quelques accrochages de temps en temps», mais a insisté sur le fait que «l'approche des autorités et des droits de l'Homme a permis de changer la donne, car il y eu un changement de paradigme dans la façon de travailler». «L'Etat n'a pas fait ce changement car il avait peur mais il s'agit d'un choix pour la justice transitionnelle et la rupture avec le passé», a-t-il assuré, rappelant que «le nouveau modèle de développement l'a d'ailleurs qualifié de réconciliation avec le passé et l'histoire». Ahmed Chaouki Benyoub a rappelé que le Maroc a même «autorisé deux associations, dont une partie des fondateurs se vantaient d'avoir suivi des entraînements dans les camps de Tindouf». «Je considère que c'est le plus dangereux pari que puisse faire l'Etat», a-t-il estimé, en pointant du doigt au passage «le discours et la mobilisation -parfois incompréhensibles- de certaines organisations internationales non gouvernementales et qui ne sont pas seulement suspects mais bien élaborés». Il a rappelé à cet égard que «le mécanisme du Maroc dans les provinces du Sud est «capable d'y faire face». «Lorsque vous ne pouvez pas provoquer les forces de l'ordre, de dire que la force a été utilisée pour disperser et de ramener des preuves et des informations en continu, que vous reste-t-il? Je considère que le Maroc a gagné le pari de la gestion publique des droits de l'Homme dans les provinces du Sud.» Ahmed Chaouki Benyoub Rappelant que près de 500 membres des forces de sécurité de divers grades ont bénéficié d'un programme de formation sur les droits de l'Homme, le délégué ministériel a appelé toutefois les forces de l'ordre à la «vigilance» et les forces auxiliaires à «faire attention», plaidant pour une généralisation de ces formations aux nouvelles générations.