Le Polisario envisage de porter plainte auprès de la justice espagnole contre l'Etat espagnol, pour la disparition de Mohamed Sidi Brahim Bassiri et dans le soulèvement de la Zemla, en juin 1970. Le projet est sur la bonne voie et pourrait être examiné par les tribunaux ibériques, assure un média proche du Polisario. Le président de la «Commission nationale sahraouie des droits de l'Homme (CONASADH)», Abba Salek Haisen, a annoncé, le 20 mai dans des déclarations au quotidien El Pais, la détermination de son mouvement de saisir la justice espagnole. Pour rappel, le cas de l'enlèvement et la disparition de Bassiri avait fait, en août 2020, l'objet d'une question écrite de la part du sénateur Gorka Elajabarrieta de la formation indépendantiste basque EH Bildu. Le Polisario considère Bassiri comme l'une des figures marquantes de son histoire. Le Maroc célèbre aussi la mémoire de ce résistant. Ce nouveau front que le Polisario se prépare à ouvrir contre l'Etat espagnol intervient en riposte au soutien du chef du gouvernement, Pedro Sanchez, à la proposition marocaine d'accorder une autonomie au Sahara occidental. Il est lieu de souligner que le Polisario avait annoncé, en novembre 2016, le projet de déposer des plaintes contre l'ancien roi d'Espagne, Juan Carlos I (1975 - 2014), devant la Cour européenne des droits de l'Homme pour «génocide sur la population sahraouie» et pour avoir «empêché l'autodétermination» au Sahara occidental. Le mouvement séparatiste réagissait, alors, à la décision de la justice espagnole de rouvrir le dossier des poursuites contre Brahim Ghali pour «génocide et crime contre l'humanité».