Les réalisateurs maroco-belges Adil El Arbi et Bilal Fallah présentent, au Festival de Cannes, leur dernier film «Rebel». Loin des blockbusters dont ils ont l'habitude, le long-métrage est présenté au festival hors compétition dans les «séances de minuit». «Rebel» parle de Kamal, un jeune belge qui décide de changer sa vie en rejoignant la Syrie pour aider les victimes de la guerre. Mais une fois sur place, le jeune homme est obligé de rejoindre une milice et se retrouve dans l'enfer de Raqqa. Son jeune frère Nassim devient rapidement une proie facile pour les recruteurs radicaux qui lui promettent de retrouver son frère. Leur mère, Leila, se bat pour protéger la seule chose qui lui reste : son plus jeune fils. «Beaucoup de jeunes marocains (de Belgique) ont voulu se rendre en Syrie pour combattre le régime de Bashar Al Assad», explique le réalisateur Bilal Fallah, «mais ils se sont retrouvés avec Daech». «Tous ces gens étaient de mon quartier, des gens que je connaissais. J'étais surpris de voir tout cela arriver autour de moi. Cette radicalisation de l'islam était une histoire très personnelle que nous devions raconter (avec Adil, ndlr)», a-t-il dit au micro de Deadline. Avec ce film, Adil El Arbi avoue avoir réalisé un rêve : travailler avec Lubna Azabal, qui tient le rôle de la mère. «C'était la première personne que nous avions en tête pour jouer ce rôle», assure-t-il. Pour ce film, les réalisateurs ont aussi voulu mettre en avant des acteurs de Molenbeek, qui connaissent cet univers, dont Aboubakr Bensaihi, ou le jeune frère du réalisateur, Amir El Arbi. À l'affiche, on retrouve également l'actrice palestino-jordanienne Tara Abboud. «Comme Bilal, je connais des gens qui sont partis en Syrie pour la guerre, qui sont morts là-bas, qui sont revenus pour aller en prison», raconte pour sa part Aboubakr Bensaihi. «J'ai pris des pièces de plusieurs histoires pour en faire un personnage. Ce n'était pas facile, mais je pense que nous y sommes parvenus», ajoute-t-il. «Rebel» est produit par Caviar, en coproduction avec Beluga Tree, Calach Films et Le Collectif 64, et en association avec Los Morros et The Imaginatium Films.