Le secrétaire général du Front Polisario tente de circonscrire le chaos sécuritaire qui s'installe dans les camps de Tindouf. Face à l'incapacité de ses milices à rétablir l'ordre, Brahim Ghali s'est tourné vers les chioukhs des tribus. Il s'est réuni avec ces «autorités morales» et les a exhortées à appeler leurs proches à privilégier le dialogue pour régler les problèmes. La situation sécuritaire préoccupe la population sahraouie. Un média proche du Polisario a relevé «la présence de gangs de drogue et des voleurs», «le recours des gangs aux armes», «les vols de voitures» et «la commission d'attaques contre des préfectures de la police». Les dernières nouvelles en provenance des camps de Tindouf font, d'ailleurs, état de l'incendie d'un local de la police par des «inconnus». En février, la même source avait révélé qu'un «groupe d'individus a pris d'assaut le siège de la police dans la wilaya de Smara et a détruit des voitures de police, en signe de protestation contre le passage à tabac d'un citoyen par des agents de sécurité». Le territoire a connu, le 21 mars, des échanges de tirs entre les partisans de deux chefs des milices armées du Polisario. L'un d'eux appartient à la tribu des Swaades alors que l'autre est originaire des Bouihates. Malgré la succession de ces attaques, le Polisario n'a pas encore signalé d'arrestations des auteurs présumes ou commanditaires. De son côté, l'Algérie se contente d'observer la situation, préférant concentrer son attention sur la poursuite des chercheurs d'or sahraouis, notamment ceux opérant à la frontière avec la Mauritanie ou dans le camp Dakhla. Au lendemain de son retour, en septembre aux camps de Tindouf, après des mois d'hospitalisation en Algérie et en Espagne, Brahim Ghali a enchaîné les rencontres avec les chioukhs des tribus et leurs a promis le début d'«une nouvelle ère» de son pouvoir.