Dans une note publiée cette semaine, la Banque mondiale (BM) s'est penchée sur l'impact qu'aura la guerre en Ukraine sur la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). «Les répercussions de la crise vont concrètement affecter les économies MENA, même si l'impact ne sera pas le même selon les pays», explique la BM. En effet, la Banque prévoit que la guerre entre l'Ukraine et la Russie, partenaire commerciaux de plusieurs pays de la zone, «risque d'aggraver plus encore l'insécurité alimentaire et la qualité de vie dans la région, déjà mises à mal par le Covid-19, les perturbations touchant la chaîne d'approvisionnement». La guerre, ajoute-t-on, aura principalement des impacts sur le prix des produits alimentaires, particulièrement le blé ; le prix du pétrole et du gaz ; l'aversion mondiale face au risque et repli sécuritaire, qui pourrait affecter les flux de capitaux ; les transferts de fonds et enfin le tourisme. Les pays dépendants de l'Ukraine et de la Russie pour leurs importations alimentaires connaitront ainsi une perturbation des chaînes d'approvisionnement et une augmentation des prix des aliments et les coûts de la production agricole nationale. Les plus pauvres et vulnérables et ceux dépendant de l'agriculture seront alors lourdement impactés. En ce sens, la BM prend l'exemple du Liban, qui importe «d'Ukraine et de Russie plus de 90% de ses céréales» et qui ne dispose «que d'environ un mois de réserves». Mustapha Baitas : La guerre russo-ukrainienne n'aura aucun impact sur l'approvisionnement du Maroc À l'inverse, certains pays exportateurs, de gaz notamment, pourraient «bénéficier d'une augmentation structurelle de la demande provenant d'Europe». Concrètement, la Banque estime que des pays tels que le Qatar, l'Arabie saoudite, le Koweït, la Libye et l'Algérie pourraient «observer une certaine amélioration de leur équilibre budgétaire et de leur balance extérieure, ainsi que d'une croissance plus élevée». «L'aggravation du choc due à la guerre en Ukraine est susceptible de générer des conséquences tragiques dans certains pays de la région MENA si l'aide humanitaire et l'aide au développement ne sont pas augmentées en 2022», met ainsi en garde la Banque qui assure être prête à intensifier son soutien dans les pays de la région, notamment sur les volets alimentaires.