La crise du coronavirus a induit l'arrêt de plusieurs activités économiques, affectant les marchés mondiaux, notamment celui des matières premières. Celui-ci est grandement touché par la récession mondiale. La pandémie a affecté à la fois la demande et l'offre en matières premières, selon l'édition d'avril du « Commodity Markets Outlook » de la Banque mondiale (BM). Ces effets résultent de causes directes, comme la fermeture des frontières pour atténuer la propagation du virus et la perturbation des chaînes d'approvisionnement qui en résulte. S'y ajoutent des causes indirectes, comme le ralentissement de la croissance et qui conduit à une récession mondiale qui, selon la BM, serait la plus profonde depuis des décennies. Selon la BM, les prix du pétrole ont plongé et la demande devrait chuter d'une manière sans précédent en 2020. Les prix du pétrole ont plongé depuis janvier et les prix ont atteint un creux historique en avril, certains indices de référence se négociant à des niveaux négatifs. Les baisses des prix reflètent une forte récession de la demande et ont été exacerbées par l'incertitude entourant les niveaux de production chez les principaux producteurs de pétrole. A cause de la baisse des voyages, la demande de pétrole devrait chuter de 9,3 millions de barils par jour. En 2019, la demande était de 100 millions de barils par jour. Les prix de l'énergie, gaz naturel et charbon y compris, devraient en moyenne baisser de 40% en 2020 par rapport à 2019, bien qu'un rebond important soit prévu en 2021. Les prix du gaz naturel ont considérablement baissé cette année, mais les prix du charbon ont été moins touchés par la récession. La demande en électricité a également été moins affectée par la récession. Les prix des métaux ont eux aussi chuté début 2020, les plus touchés étant le cuivre et le zinc dont les cours sont étroitement liés à l'activité économique mondiale. Le repli général devrait atteindre 13% cette année. En cause, le ralentissement de la demande et le fait que plusieurs industries ont du mettre clé sous la porte. Les métaux industriels seront particulièrement touchés par la récession globale, en particulier en Chine qui représente plus de la moitié de la demande mondiale, prévoit la BM. Les prix agricoles sont moins liés à la croissance économique mondiale et n'ont pas subi de grosses pertes au cours des premiers mois de l'année. A l'exception du riz qui a subi la détérioration des cultures et certaines restrictions commerciales. Les prix agricoles mondiaux devraient rester globalement stables en 2020, les niveaux de production et les stocks de la plupart des aliments de base ont atteint des niveaux record. La plupart des marchés alimentaires sont bien approvisionnés. Cependant, les inquiétudes concernant la sécurité alimentaire se sont exacerbées au fur et à mesure que les pays ont annoncé des restrictions commerciales qui incluent des interdictions d'exportation sur certains produits. Les accrocs qui entourent certaines chaînes d'approvisionnement ont déjà affecté les exportations de certains marchés émergents et des économies en développement de produits périssables tels que les fleurs, les fruits et les légumes. En somme, la BM prédit que l'impact de la pandémie de covid-19 sur les marchés des matières première de manière plus générale peut entraîner des changements à plus long terme. Les coûts de transport connaîtront une hausse. La hausse des coûts commerciaux affectera en particulier l'agriculture et les produits alimentaires et textiles.