Tout en classant le Maroc comme pays «à très faible impact» du terrorisme, le rapport de l'Institut pour l'économie et la paix, publié en ce mois de mars, met en avant l'évolution de la lutte contre le terrorisme au Maroc et son rôle pour le continent africain. L'Institut pour l'économie et la paix (Institute of Economics and Peace, IEP) a rendu publique cette semaine la 9e édition de son Global Terrorism Index (GTI), qui se veut «un résumé complet des principales tendances mondiales en matière de terrorisme». Cette année, le GTI de 2022 classe le Maroc à la 76e place, derrière le Togo et devant la Norvège. Le royaume perd ainsi deux places par rapport au classement précédant, sachant que les pays les mieux classés étant ceux les plus touchés par le terrorisme. Le score GTI du royaume passe 1, 156 sur 10. Le rapport annuel de l'institut australien repose sur quatre indicateurs principaux : le total d'incidents terroristes au cours d'une année, celui des morts lors des drames, celui des victimes ainsi que les dommages matériels causés. Le Maroc reste toutefois classé dans la catégorie des pays «à très faible impact». Côté classement régional, le Maroc se maintient cette année à la deuxième place au Maghreb, derrière la Mauritanie, classée au 84e rang, avec un score de 0,509. L'Algérie se classe troisième (39e rang mondial) avec un score de 4,432 suivie de la Tunisie (38e, 4,447) et de la Libye (26e) avec un score élevé de 5,100. Dans la région MENA, le Maroc arrive 6ème, derrière les Emirats arabes unis, le Qatar, le Sultanat d'Oman, le Kuweit, classés à la 93e avec un score de 0 et le Soudan (86e avec un score de 0,291). L'évolution de la lutte contre le terrorisme au Maroc Le rapport dédie une partie à la lutte contre le terrorisme au Maroc, élaborée par Cesar A. Velasquez, du bureau de programme pour la lutte contre le terrorisme et la formation en Afrique à l'Office des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme (UNOCT). L'article décrit certains des changements notables apportés par le Maroc à l'approche antiterroriste du pays depuis 2003 et mesure les résultats par rapport au paysage actuel du terrorisme africain. En outre, il explique comment le nouveau bureau du programme de lutte contre le terrorisme de l'Office des Nations unies aidera à développer, à renforcer et à faire progresser l'application de la loi et les réponses antiterroristes de l'ensemble de la société pour le continent africain. «La réponse multidimensionnelle du Maroc s'est avérée efficace même si la nature de la menace a rendu impossible la prévention de toutes les attaques terroristes ou des dommages qu'elles ont causés au secteur du tourisme», rappelle l'article. Celui-ci souligne que les résultats suggèrent que malgré l'adhésion de plus de 1 000 ressortissants marocains à l'Etat islamique (EI) et à d'autres groupes terroristes dans les zones de guerre, le royaume a démantelé plus de 200 cellules terroristes et procédé à plus de 3 500 arrestations liées au terrorisme au cours des deux dernières décennies, évitant ainsi éventuellement plus de 300 actes terroristes planifiés. «Alors qu'aucun pays ne peut vaincre le terrorisme par de simples arrestations, les mesures répressives du Maroc ont sans aucun doute affaibli les organisations terroristes dans le pays tout en réduisant l'attrait de l'extrémisme violent en interne», estime-t-on. «Le rôle actif du Maroc dans la lutte contre le terrorisme suggère que le pays comprend la menace, l'interdépendance de ses méthodes antiterroristes, l'application de mesures douces et dures combinées, la facilitation des pratiques de partage d'informations et la promotion de la coopération internationale comme condition sine qua non contre le terrorisme.» Cesar A. Velasquez A rappeler que la Libye (26e), le Yémen (21e), l'Egypte (15e), la Syrie (5e) et l'Iraq (2e) restent les pays de la région MENA les plus touchés par le terrorisme selon le rapport de l'IEP, avec des scores variant entre 5,100 et 8,511. Globalement, l'Afghanistan, l'Irak, la Somalie, le Burkina Faso et la Syrie occupent la tête du classement tandis plusieurs pays sont classés parmi ceux «sans impact terroriste».