L'étude d'un think tank australien classe le Maroc parmi les pays les moins affectés au monde par le terrorisme. Dans une région MENA particulièrement agitée, le royaume fait figure d'ilôt préservé. L'Institut pour l'économie et la paix (Institute of Economics and Peace) vient de publier la 5e édition du Global Terrorism Index (GTI), qui se veut «un résumé complet des principales tendances mondiales en matière de terrorisme». En d'autres termes, le document étudie l'impact du terrorisme dans 163 pays, soit 99,7% de la population mondiale. La période de l'étude du think tank australien s'étend du début de l'année 2000 jusqu'à fin 2016. En 2017, le Maroc est classé 123e avec un score de 0,077 ; 0 représentant un impact mesurable nul ; 10 l'impact mesurable le plus élevé. Le royaume occupe le même rang que le Monténégro (0,077) et l'Ouzbékistan (0,077), tous trois derrière le Qatar (0,115). A titre de comparaison, l'Irak, classée première à l'échelle mondiale, obtient la note de 10, suivie de l'Afghanistan (9,441), du Nigéria (9,009) et de la Syrie (8,621). Des scores extrêmement élevés qui contrastent avec ceux de la Zambie, dernière du classement, précédée par le Vietnam et le Timor oriental, récoltant tous deux un score de 0, à l'image d'autres pays comme Cuba, la Corée du Nord, la Norvège, le Bénin et Singapour. En 2016, 13 512 morts et 4 732 attaques terroristes dans la région MENA Les auteurs du rapport établissent un lien entre terrorisme et instabilité politique. Les pays les plus gravement touchés par le printemps arabe ont connu la plus forte augmentation en termes d'impact du terrorisme. Rien qu'au Maroc, en 2011, le taux a augmenté de 17%. Un chiffre qui reste toutefois modeste en comparaison à la Tunisie, la Libye, l'Egypte, le Yémen ou encore la Syrie. De plus, des études menées sur les points sensibles de la radicalisation au Maroc ont conclu que les facteurs les plus importants «ont une valeur sacrée et sont étroitement liés aux fréquentations». A l'échelle régionale, en 2016, la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient) a eu le deuxième niveau d'impact du terrorisme le plus élevé avec quatre pays de la région parmi les dix plus touchés dans le monde. Seuls quatre des 20 pays de la région MENA n'ont constaté aucun changement, voire même une amélioration de leur score GTI de 2002 à 2016. En 2002, les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont enregistré 1 651 décès et 300 incidents terroristes. En 2016, ces statistiques ont augmenté à 13 512 morts et 4 732 attaques. Le Global Terrorism Index s'appuie sur les données mondiales sur le terrorisme (GTD), collectées par le Consortium national pour l'étude du terrorisme et des réponses au terrorisme (START), un centre d'excellence du département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis, dirigé par l'Université du Maryland. En tout, le GTD a codifié plus de 170 000 incidents relatifs au terrorisme.