Ce week end, avec la fin du ramadan, la frontière de l'enclave espagnole de Mélilia a connu deux assauts importants de plusieurs centaines de migrants subsahariens. Cette pression migratoire est la plus forte depuis les dramatiques tentatives de 2005, même si le nombre de ceux qui réussissent finalement à passer en est encore très loin. Un millier de migrants subsahariens attendent patiemment le moment propice pour tenter de franchir la frontière entre le Maroc et Mélilia, indique la Délégation du gouvernement de Melilia, selon El Pais. La fin du mois de ramadan a sonné l'heure de tenter sa chance pour ces hommes et ces femmes qui veulent passer en Europe, rapporte El Mundo. Ce week end du 18 août, 490 personnes ont essayé de franchir la presque-insurmontable frontière, tandis qu'une centaine d'entre eux est parvenue à ses fins. Dans la nuit de samedi à dimanche, un premier assaut de 300 personnes a pris par surprise les forces espagnoles et marocaines. 60 d'entre eux ont réussi à passer. Un peu plus tard dans la nuit, 150 personnes ont à nouveau tenté leur chance mais, cette fois, sans succès. Ce week end, également, une quarantaine de migrants a réussi à entrer dans l'enclave espagnole par la mer. Mardi dernier, une cinquantaine d'entre eux avaient aussi réussi à entrer à Mélilia. Le délégué du gouvernement de la communauté autonome, Abdelmalik Le Barkani, dans une interview, dimanche, a déclaré que ce qui se passe cet été «n'a d'égal que ce qui s'est passé en 2005». A l'époque, 600 migrants pouvaient participer à un seul assaut. Plusieurs d'entre eux étaient morts. 750 clandestins Si la pression est forte le nombre d'hommes et de femmes, venus d'Afrique subsaharienne, a avoir réussi à franchir la barrière qui matérialise la frontière de Melilia, n'est que de 750, jusqu'à présent. En 2011, ils avaient été, au total, 1940. Des chiffres qui restent encore très éloignés de ceux de 2005, où 3500 personnes étaient arrivées sur le sol de Melilia. La préfecture de l'enclave espagnole mobilise ses forces pour lutter contre cette pression migratoire exceptionnellement forte, rapporte El Correo. Dans la nuit de dimanche à lundi, un hélicoptère a survolé la frontière, pour dissuader de nouvelles tentatives. Le 15 août, déjà, la préfecture de Mélilia a réquisitionné 18 agents du Groupes de réserve et de sécurité pour surveiller la barrière de fer. La préfecture peut également compter sur le soutien des forces marocaines. Pourtant, mardi 24 juillet, à la Chambre des conseillers, SaadeDdine El Otmani, le ministre marocaines des Affaires étrangères et de la Coopération, avait précisé que «sur la question migratoire, le Maroc refuse de jouer le rôle de gendarme de l'Europe, et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de ne pas signer l'accord relatif à la circulation des personnes». Si le refus de cette signature est bien une preuve d'insoumission du Maroc, les visites, mi-juillet, d'Arturo Avello, directeur général des relations internationales au ministère espagnol de l'Intérieur à Khalid Zerouali, responsable marocain de l'immigration et du contrôle des frontières et de Francisco Velázquez, directeur général de la Police espagnole y de la Garde civile, à Rabat, sont la preuve que le Maroc reste sous la pression de l'Espagne.