Ce dimanche, les mosquées de Sebta n'ont pas ouvertes leurs portes pour accomplir la prière de l'Eid El Fitr. Elles le feront demain, lundi comme dans le reste du Maroc. Une exception attestant de l'influence du royaume chérifien sur les affaires religieuses dans cette ville. Comme le reste des Marocains, les musulmans de Sebta (Ceuta) célèbreront El Aïd El Fitr le lundi. Une dépêche de l'agence Europa Press rapporte que les prières de l'Aïd n'ont pas eu ce dimanche. Et pourtant, deux associations très proches des autorités espagnoles, l'Union des communautés islamiques de Ceuta (UCIDECE) et le Conseil caritatif et religieux Croissant blanc, ont invité les 40 mille musulmans à fêter la fin du ramadan aujourd'hui. Cette exception atteste de l'influence du Maroc sur la population locale. Et pour cause, la majorité des imams des mosquées de la ville sont payés par le ministère des Affaires islamiques. C'est sa délégation à Nador qui supervise et affecte les religieux à leurs lieux de fonctions. C'est un indicateur fort en dépit de la politique menée par les autorités espagnoles, de droite comme de gauche, encourageant plusieurs enseignes islamiques -y compris d'obédience wahhabites- à s'implanter aussi bien à Sebta qu'à Mélillia. Une stratégie dont l'objectif nodal est de concurrencer la présence religieuse marocaine dans les deux villes occupées et dans tout le territoire espagnole. Bataille pour le contrôle des Marocains d'Espagne Rabat et Madrid se livrent une rude bataille pour le contrôle de la communauté musulmane marocaine ou d'origine marocaine installée en Espagne. Chacun y déploie ses principaux pions afin de contrer l'autre. En 2010, le Maroc a marqué un point en arrachant la présidence de la Fédération espagnole des entités religieuses islamiques (FEERI) en la personne de Mohamed Hamed Ali. Un Espagnole qui se prononce pour le retour de Sebta et Melilia sous souveraineté marocaine. Deux années plus tard, Hamed Ali est éjecté de la présidence de la FEERI au profit de Mounir Benjelloun, présenté comme un proche de Al Adl wal Ihssane. Une petite revanche pour les autorités de Madrid qui ont toujours béni les activités des disciples de Abdesslam Yassine chez le voisin du nord et notamment en Andalousie. Le mouvement prodigue des cours de formations à des imams locaux. Un prosélytisme éducatif qui n'inquiète pas outre mesure les autorités espagnoles. C'est cet activisme débordant de la part des Adlistes en Europe, notamment en France, Belgique, Pays-Bas, Italie et en Espagne, qui est à l'origine de la création en 2008 du Conseil des oulémas pour la communauté marocaine en Europe. Une enseigne officielle dont la mission est de véhiculer un islam portant le sceau du royaume.