A l'issue de l'audience tenue le 31 janvier à Casablanca, le ministère public a requis la peine maximale de dix ans contre le journaliste Soulaiman Raissouni. La séance tenue lundi a permis de convoquer des témoins afin de croiser leurs déclarations avec celles des deux parties, notamment l'épouse de l'ancien rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al Yaoum. Kholoud Mokhtari a soulevé des incohérences entre les déclarations précédentes du plaignant et l'existence selon elle de «preuves que ce dernier [l]'a contactée par mail, peu avant de saisir la justice». Les avocats de la défense, de lq partie civile ainsi que le représentant du Parquet ont fait leurs plaidoiries, tandis qu'une prochaine audience est prévue pour le 7 février. «Nous avions des doutes que Raissouni avait commis ce crime, mais il nous a été précisé qu'il l'avait fait, lorsqu'il a voulu diriger la séance, en lisant des papiers sur lesquels il a écrit ses remarques ; nous exigeons les peines les plus sévères», a déclaré le représentant du Parquet, face au journaliste qui a réfuté l'ensemble des faits qui lui sont reprochés. Accusé d'agression sexuelle sur un jeune homme, il a été condamné en première instance à cinq ans de prison ferme. Avec la nouvelle requête du ministère public, il encourt désormais une peine de 10 ans, soit «le double de la peine à laquelle il avait été condamné en première instance», a souligné Reporters sans frontières (RSF). Pour RSF, qui soutient Raissouni, il s'agit d'«un réquisitoire violent et aberrant», alors que la procédure a déjà été «émaillée d'irrégularités ayant mis gravement [sa santé] en danger». Le journaliste a précédemment mené une grève de la faim de 122 jours, en protestation contre sa détention.