La ministre de la Transition énergétique et du développement durable au Maroc, Leila Benali a fait savoir lundi que des tunnels désaffectés depuis la fin officielle des activités industrielles minières dans la province de Jerada constitueraient désormais une nouvelle route migratoire, permettant le passage depuis et vers l'Algérie, au vu de la proximité avec les zones frontalières des deux pays. Dans une réponse écrite rendue publique le 31 janvier, la ministre marocaine a désigné en particulier les tunnels de Sidi Boubker, exploités au XXe siècle par Zellidja pour l'extraction et la transformation de plomb, de zinc et de souffre, conformément à l'autorisation n°5 octroyée à la firme. Après que le site industriel est tombé dans l'oubli avec l'amenuisement de la qualité et de la capacité de production liée aux stocks miniers dans les années 1970, l'activité informelle s'est installée dans cette zone. Les tunnels et les puits ont continué à être investis pour l'extraction manuelle, aux risques et périls d'ouvriers précaires mais sans alternatives économiques dans la région, a rappelé la ministre. A cette activité s'ajoute le passage transfrontalier, qui revêt selon Leila Benali «un danger pour la sécurité publique» au niveau local. Histoire : Quand un village marocain s'érigea en deuxième exportateur mondial de plomb Dans son écrit, elle a ajouté que les habitants locaux ont été abandonnés à leur sort, sans pouvoir bénéficier du potentiel agricole et touristique de leur province. En réponse à la situation socio-économique, le département a récemment intégré un total de 230 travailleurs au circuit formel, avec l'octroi de 6 autorisations exceptionnelles d'exploitation des mines de zinc et de plomb, à Sidi Boubker comme à Touissit dans le cadre de coopératives structurées, a rappelé la ministre.