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Maroc : «Tous les problèmes de la ville de Casablanca deviennent urgents à traiter» [Interview]
Publié dans Yabiladi le 27 - 01 - 2022

Dans une première au niveau de Casablanca, les représentants de la mairie ont reçu, mardi 25 janvier, ceux du groupe Save Casablanca, qui rassemble plus de 320 000 membres à travers les réseaux sociaux, pour parler des préoccupations des habitants de la ville. Co-administrateur du groupe et chercheur en anthropologie urbaine, Ahmed Hamid Chtachni revient sur cette réunion qui aura des suites.
Dans quel contexte s'est tenue la récente réunion entre Save Casablanca et la mairie de la ville ?
C'est une initiative de la présidente du conseil communal de Casablanca, madame Nabila Rmili. Il s'agit d'une première, qui s'inscrit dans le cadre des dispositions de la Constitution marocaine et les lois régissant les instances locales, au niveau des régions, des préfectures ou des communes. Conformément à ces dispositions-là, toutes les instances sont tenues de créer des entités destinées à assurer la communication entre les représentations locales et l'ensemble des citoyens. C'est ainsi que nous avons reçu l'invitation de la commune de Casablanca et à laquelle nous avons répondu, au vu du rôle que joue le groupe de Save Casablanca, riche de près de 320 000 personnes, hommes et femmes de différents âges, niveaux socioprofessionnels et d'instruction.
A travers cette réunion, nous avons égrainé la liste de toutes distorsions et de tous les problèmes auxquels sont confrontés les casablancaises et les casablancais, au niveau du transport, de la salubrité, de la gestion des déchets, du manque d'espaces verts ainsi que l'ensemble des problématiques liées à la vie quotidienne dans la ville.
En quoi consiste la confusion des responsabilités entre la commune et la Wilaya, tel que soulevé dans votre intervention lors de la réunion ?
Les problèmes que connaît la ville de Casablanca sont de toutes sorte. Ils sont structurels et fonctionnels. Les premiers sont illustrés par les défis de salubrité, des espaces verts, etc. Les deuxièmes sont liés à la démocratie locale participative, à laquelle nous avons appelé depuis toujours. Il se trouve qu'avec la création des sociétés de développement local (SDL), les responsabilités ont été diluées, du fait que la création de ces SDL relève du champ d'action communale, comme la loi sur leur autorisation le prévoit, mais que leur présidence est assurée en réalité par la représentation administrative centrale qu'est la Wilaya, ce que nous trouvons aberrant.
Puisqu'il s'agit d'instance créées sous l'égide de la commune, nous estimons que c'est à cette dernière d'assurer la présidence du conseil d'administration et non pas la wilaya, afin que la représentation locale élue puisse affermir son pouvoir et ses attributions, au lieu de travailler en dehors de la philosophie communale arrêtée par la nouvelle équipe. C'est une demande que nous avons portée pendant plusieurs années au sein de Save Casablanca, par souci de cohérence du point de vue hiérarchique et des dispositions de la loi, dans une logique de démocratie participative locale.
Cela permettra d'ailleurs une meilleure valorisation de notre acte de vote en tant que citoyens, au niveau local, et qui peut sanctionner les représentants élus lorsque leur bilan ne nous satisfait pas. Ceci n'est pas possible lorsque la présidence du conseil administratif des SDL est conférée au wali, qui est plutôt délégué désigné pour représenter l'administration centrale. En d'autres termes, il ne faut pas que ces sociétés travaillent en dehors de la politique arrêtée par la commune.
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La dimension environnementale a été omniprésente dans vos échanges avec le conseil de la ville...
Nous avons soulevé ce point incessamment dans le cadre du groupe Save Casablanca, notamment la qualité de l'air, la rareté des espaces verts, la valeur des plantations, la pollution. Ces problèmes sont tout le temps abordés justement et c'est ce pourquoi notre réunion avec la présidente de la commune a porté sur cet aspect-là de la vie à Casablanca aussi.
Contrairement aux idées reçues, les activités économiques principales dont vivent les habitantes et les habitants de Casablanca ne sont pas celles de l'industrie, mais d'abord celles du commerce et des services. L'activité industrielle fait partie des différentes dimensions de la question de l'environnement, mais je pense qu'il faut d'abord interroger le poids des émanations des pots d'échappements de l'infinité de véhicules qui circulent à Casablanca, face à l'importance du parc automobile actuel.
Nous demandons donc à ce qu'il y ait plus d'espaces verts dans cette ville, et non pas se limiter à la préfecture d'Anfa pour les aménager. Il est important que les quartiers périphériques jouissent aussi de jardins, de parcs et de plantations pour respirer un air de meilleure qualité, pour se divertir et pour trouver où s'épanouir. Nous avons toujours appelé à la plantation d'arbres au lieu de ces palmiers-là que l'on voit dans tout Casablanca, lorsqu'on sait que les arbres à feuillages produisent plus d'oxygène que des washingtonia.
Quelles conclusions faites-vous de cette première rencontre ?
Nous avons tiré beaucoup de positif de cette rencontre, notamment une volonté de la commune d'aller de l'avant, en collaboration avec la société civile locale, dont Save Casablanca fait partie. Il y aura probablement la création d'un comité permanent qui rassemble les deux parties afin de débattre continuellement et de trouver des solutions aux problèmes de la ville, ainsi qu'une commission de parité et d'égalité des chances, qui regroupera en plus de Save Casablanca tous les intervenant de la société civile casablancaise. Nous attendons la composition de ces deux instances pour passer à d'autres étapes de travail.
De son côté, M. Ahmed Hamid Chitachni, co-administrateur de Save Casablanca, spécialiste en sociologie urbaine a soulevé des questions capitales, à savoir, la multiplicité des intervenants et le fait que c'est la Mairie qui devrait gérer la ville et non la Wilaya...
— Mouna Hachim (@mounahachim) January 25, 2022
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Cette réunion intervient un an après la publication du «Livre noir de la ville banche» par Mouna Hachim, initiatrice de Save Casablanca. Cet ouvrage vous a-t-il servi de base de débat ?
«Le Livre noir de la ville blanche» compile les dix années d'existence de Save Casablanca et dans lequel nous avons essayé, sous l'égide de Mouna Hachim, de regrouper par thèmes tous les problèmes que connaît la ville de Casablanca. Nous l'avions élaboré en format électronique et libre d'accès, afin qu'il soit consultable le plus largement possible, de manière à ce que tout le monde puisse lire et pour que personne ne nous dise plus qu'«on ne savait pas».
En quelque sorte, nous avons «mâché» un premier travail pour les gens de la commune, qui n'ont qu'à se retrousser les manches et travailler.
Quels sont, selon vous, les prochains défis et les problèmes qui méritent réponse ?
Au vu des problèmes additionnés et qui s'accumulent au fil des années, les casablancaises et les casablancais sont grandement préoccupés par la situation de leur ville et pour eux, tous les défis sont devenus des urgences à régler immédiatement. Tout est devenu prioritaire, principalement les questions de propreté, de circulation, du transport public, en plus de la salubrité de Casablanca, qui s'étend à l'infini.


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