Comme l'avait annoncé Mohammed Moussaoui début janvier, le Conseil français du culte musulman (CFCM) pourrait se dissoudre prochainement, la date du 19 février étant évoquée par le journal Le Monde. En effet, une assemblée générale extraordinaire devrait être organisée à cette date, comme l'ont signalé dimanche plusieurs membres du bureau du CFCM. Ce mardi, une réunion extraordinaire du bureau devrait adopter ce calendrier, ouvrant la voie à une nouvelle organisation du culte en France comme proposé par Moussaoui aux acteurs du Forum pour l'islam de France (Forif) prévu en février. Au programme de l'assemblée du 19 février, une seule résolution, la «dissolution du CFCM pour permettre aux acteurs du culte musulman au niveau local de mettre en place une nouvelle forme de représentation démocratique du culte musulman». Derrière cet avenir que tente de dessiner Moussaoui, pour lui et les fédérations du CFCM qui misent sur une restauration du dialogue avec les autorités, les affrontements avec les 4 fédérations qui ont quitté le Conseil continuent. Alors que les trois associations qui refusaient de signer la Charte des principes de l'islam de France ont décidé de la parapher en décembre dernier, le recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP), Chems-eddine Hafiz, a signalé sa volonté de regrouper les deux clans en guerre depuis mars 2021. Assurant la réconciliation possible, il aurait proposé au CFCM une «rencontre fraternelle afin de tenter une ultime fois de sauvegarder l'unité des musulmans de France et de définir l'avenir de leur représentation». Si selon la GMP, cette rencontre n'a pas eu lieu, les journalistes du Monde rapportent que le recteur aurait en réalité tenté de prendre la présidence du CFCM à l'échéance, le 19 janvier, du mandat de Moussaoui, comme le prévoyait un accord de 2020. Face à cette tentative, les fédérations le bureau du CFCM ont assuré qu'à partir du 20 janvier, le Conseil sera dirigé par une présidence collégiale formée des deux vice-présidents de fédérations non démissionnaire et ont rappelé dimanche que «seule une assemblée générale extraordinaire est habilitée à réintégrer les démissionnaires». Le lendemain, Chems-eddine Hafiz a accusé Mohamed Moussaoui de préférer la «manigance et la calomnie». Voyant la porte se fermer, la GMP a alors confirmé «son retrait total et définitif de toutes les instances du CFCM».