L'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a mené une enquête révélant que le Maroc fait partie des pays les mieux placés pour devenir les principaux producteurs d'hydrogène qui auront le pouvoir d'influencer les prix, vu les politiques de soutien et la disponibilité d'énergies renouvelables. Il fait partie du top 5 ux côtés de l'Australie, le Chili, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis. Cité par le Financial Times, le rapport de l'IRENA estime que la flambée du prix du gaz en Europe pourrait d'ailleurs accélérer la transition vers une énergie propre et l'adoption de l'hydrogène vert comme alternative au pétrole et au gaz. Fabriquée à partir d'eau et utilisant de l'électricité renouvelable, cette matière suscite l'intérêt de nombreux pays qui veulent réduire leurs émissions à zéro net, d'ici 2050. Les producteurs de combustibles fossiles pourraient passer aussi à la fabrication d'hydrogène. C'est le cas de l'Arabie saoudite, qui cherche à devenir «le producteur d'hydrogène vert le moins cher au monde», notamment pour mettre fin à sa dépendance au pétrole et au gaz. Le Financial Times rappelle que «l'hydrogène vert est produit à partir d'électricité renouvelable et l'hydrogène bleu est fabriqué à partir de gaz naturel». Pour atteindre les objectifs climatiques, la deuxième forme doit être combinée à la capture du carbone, afin de limiter l'impact des émissions de gaz à effet de serre. En revanche, le marché se développerait dans une dynamique «plus régionale que mondiale» et de nombreux pays seraient en mesure de produire le gaz manufacturé. Par conséquent, «il est peu probable que les bénéfices atteignent les niveaux dont bénéficient traditionnellement les producteurs de pétrole et de gaz». La même source a indiqué que l'hydrogène pourrait fournir 12% des besoins énergétiques mondiaux, d'ici 2050, si les émissions étaient réduites de manière significative pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C. L'IRENA s'attend à l'émergence d'une «nouvelle cartographie de la géopolitique énergétique» et une «diplomatie de l'hydrogène» remaniée à mesure que la production augmente dans le monde, et surtout dans les pays principalement concernés. Dans le monde, les pays connus pour être les plus grands consommateurs d'énergie (Etats-Unis, Chine, UE, Japon, Inde et Corée du Sud), ont déjà fait de l'hydrogène une composante majeure de leurs plans énergétiques.