La Chambre criminelle de première instance de la Cour d'appel de Settat a rendu, mercredi, un premier jugement dans le cadre du scandale connu sous le nom de «rapports sexuels contre de bonnes notes». Elle a ainsi condamné un professeur des universités à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de la ville à deux ans de prison ferme. L'enseignant, par ailleurs à la tête du département d'Economie, a été accusé par le ministère public de harcèlement sexuel et d'attentat à la pudeur sur une femme par la force et poursuivi en état d'arrestation. Il s'agit du seul dossier traité par la Chambre criminelle, tandis que ceux des quatre autres enseignants sont traités par le tribunal de première instance de Settat. Deux d'entre eux sont poursuivis aussi en état d'arrestation. Les quatre professeurs sont accusés, entre autres, d'«incitation à la débauche», «discrimination fondée sur le genre», «violence contre des femmes». Le tribunal doit notamment rendre son verdict ce jeudi. Des sources médiatiques ont rapporté, hier, que l'affaire a pris un nouveau tournant alors qu'une étudiante victime de harcèlement a renoncé à poursuivre l'un des professeurs, en présentant un désistement. Cette affaire a été révélée après la fuite de conversations WhatsApp sur les réseaux sociaux, dans lesquels un enseignant proposait d'intervenir auprès de ses collègues pour qu'ils donnent «de bonnes notes» à une étudiante et ses camarades, si celles-ci acceptent de coucher avec lui. Le scandale a secoué le campus universitaire de Settat, en septembre dernier, les professeurs en question appartenant aux départements de droit public et d'économie. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a même dépêché l'Inspection générale à la Faculté de droit pour enquêter sur l'affaire. En raison du scandale, le doyen de la faculté de droit et d'économie de Settat a démissionné fin novembre.