Rompant avec la tradition de ses prédécesseurs, De Mistura réservera la première étape de sa tournée dans la région à l'Algérie. Dans les prochains jours, Staffan De Mistura effectuera sa première tournée dans la région, arborant sa nouvelle casquette d'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. Selon nos sources, l'Italo-Suédois ne devrait pas réserver sa première étape au Maroc mais à l'Algérie. Une escale importante pour la survie du processus des pourparlers, dans son ensemble. En effet, c'est à Alger que De Mistura sera officiellement fixé sur le sort du cadre des «tables rondes», en présence de l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie et le Polisario. Une formule déjà rejetée par les officiels algériens. Après la capitale du voisin de l'Est, l'émissaire onusien devrait mettre le cap sur les camps de Tindouf. Sur les traces de l'Algérie, le Polisario a également exprimé son rejet des «tables rondes», plaidant en faveur des «négociations directes avec le Maroc». Une proposition qui se heurte au refus catégorique de Rabat. Pas d'escale à Laayoune De Mistura est attendu, ensuite, à Nouakchott. L'étape la plus facile de sa tournée. Les responsables mauritaniens, et à leur tête le président de la république Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani, ne cesse d'affirmer qu'ils entretiennent de «bonnes relations» avec les parties engagées dans le différend du Sahara occidental, conformément à la position de «neutralité positive» qu'ils revendiquent. La dernière escale de l'envoyé des Nations unies est Rabat. Le Maroc souhaite, ainsi, laisser à l'Algérie et au Polisario l'occasion de communiquer officiellement à De Mistura leurs positions sur le processus des pourparlers, loin des déclarations médiatiques. Pour rappel, et contrairement à Alger et au mouvement de Brahim Ghali, le royaume s'est déjà félicité de l'adoption, le 29 octobre, de la résolution 2602 du Conseil de sécurité, ayant mis l'accent sur la poursuite des «tables rondes», initiées par l'ancien émissaire de l'ONU, Horst Köhler. «Le Conseil de sécurité réaffirme la consécration du processus des tables rondes avec ses 4 participants : le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le "polisario", et ses mêmes modalités, en tant que cadre unique» pour les pourparlers, avait précisé l'ambassadeur marocain Omar Hilale. Yabiladi a appris, par ailleurs, que De Mistura ne devrait pas se rendre à Laâyoune. Depuis plusieurs semaines, des associations pro-Polisario ont sollicité, dans des lettres adressées à l'ONU, que l'Italo-Suédois effectue une visite dans la capitale de la province pour s'enquérir sur place «de la situation des droits de l'Homme». Hier, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies a ignoré une question portant sur un éventuel déplacement de De Mistura à Laâyoune.