Suite à la publication de l'article intitulé "Maroc-Tourisme : les MRE brillent par leur absence cet été", qui n'a pas manqué de faire réagir le ministre des MRE, Mohamed Ameur dans les colonnes de Libération Maroc, nous avons décidé de donner la parole aux intéressés, à savoir ces marocains à l'étranger qui ne sont pas venus cet été. Destinations étrangères, raisons économiques, choix personnels,... Plus de 630 internautes ont exprimé clairement les raisons pour lesquelles ils ont décidé de passer leur période de congés en dehors du Maroc. En tête du box office, on trouve le choix de prendre le large dans un pays étranger (36% des sondés). Rien de plus normal, et quelque peu logique, que de partir à la découverte d'un territoire inconnue. C'est (aussi) cela les effets de la mondialisation. Puis, c'est la dimension économique (27%) qui vient se glisser à la seconde position. Là aussi – et étant donné la conjoncture internationale- rien de bien surprenant. Les membres de la diaspora, au même titre que les autres concitoyens, n'ont pas été épargnés par la cherté du coût de la vie qui est devenue une donnée structurelle de taille. Les raisons professionnelles sont évoquées par 20% des sondés. La contrainte du travail est naturelle, voire même structurelle puisqu'elle revient chaque année. Et enfin, c'est «les raisons personnelles» qui ferment la marche (13%). Qu'est-ce qui peut bien se «cacher» dans «raisons personnelles» ? Des déceptions, des mésaventures, un décalage dans le référentiel, l'absence de repères, la méconnaissance des codes sociaux en vigueur,... Une certitude. Nous assistons bel et bien à une profonde mutation politique et sociologique. Les MRE d'aujourd'hui sont différents de ceux d'hier (à savoir la 1ère génération) et ils seront certainement encore plus différents demain. Autant dire que la dimension affective ne suffit plus, comme du reste la démarche marketing et les slogans populistes qui font légion durant la période estivale. Si de gros efforts ont été fournis par le Maroc en matière de communication, il n'en reste pas moins que cela demeure largement insuffisant. Pour autant, le Royaume dispose-t-il des moyens nécessaires afin de rendre attractif le territoire auprès des nouvelles générations ? Pari difficile. A-t-on une idée –plus ou moins précise- sur le regard porté par la 3ème et la 4ème génération de MRE sur le Maroc ? Les résultats pourraient servir de base pour nourrir une réflexion en vue de créer une plateforme de débats d'idées et d'actions qui seraient en phase avec les MRE désireux de partager de leur temps. Chercheurs, sociologues,...ne seront pas de trop. Comme du reste la participation active de toutes les forces vives, d'ici et d'ailleurs. Opportunistes s'abstenir. Quant aux opérateurs institutionnels en charge de la communauté MRE, voilà un défi qu'ils se doivent de relever.