Le caïd franco-marocain Hakim Berrebouh, soupçonné d'être un des principaux trafiquant de drogue en France, a été remis aux autorités françaises, mardi, après son interpellation à Dubaï en février dernier. À 40 ans, le baron marseillais est mis en examen pour importation de stupéfiants en bande organisée, infractions à la législation sur les stupéfiants et association de malfaiteurs, pour des faits commis durant les trois premiers mois de 2016, rapporte Le Monde. Surnommé «Marcassin» ou «La Baleine», Hakim Berrebouh a fait l'objet en 2020 d'un mandat d'arrêt international émis par un juge d'instruction marseillais. «Berrebouh, c'est l'un des plus gros importateurs de drogue en France, mais aussi aux Pays-Bas, en Belgique, avec des tonnes importées et des millions brassés», explique un enquêteur. En 2019, l'ex-Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants, devenu l'Office anti-stupéfiant, l'a même classé dans le «top 25 des principaux trafiquants actifs sur le territoire national». Le trafic de Berrebouh a été mis à jour par hasard, au détour de l'analyse d'un téléphone en 2016 dans une affaire d'assassinat à Marseille. En remontant les pistes, les enquêteurs se sont retrouvé à enquêter sur un «Gordito» au Maroc qui dirige un trafic très rentable et qui négocie le cannabis à la tonne, la cocaïne au kilo, dans des transactions à plusieurs millions d'euros. En réalité, il s'agit d'Hakim Berrebouh qui s'est rendu au Maroc pour fuir les vendettas de la cité phocéenne, surtout après que son frère Mehdi soit fusillé en plein jour sur l'autoroute A7 en 2014. L'extradition de Berredouh est perçu comme une victoire pour la police en France, qui ne manque pas de montrer sa «satisfaction devant la concrétisation d'un travail stratégique de poursuite jusqu'à l'étranger des têtes de pont du narcotrafic marseillais». Sur les 10 objectifs fixés en 2020, 7 ont déjà été arrêté, dont un au Maroc.