Une fresque représentant une femme en tenue amazighe a été vandalisée dans la ville d'Al Hoceima. Un acte qui a été fermement condamné par les associations et des internautes sur les réseaux sociaux, alors que l'artiste peintre s'est d'ores et déjà engagé à la repeindre. Vendredi dernier, l'artiste peintre Imad Aarouss a été surpris par le vandalisme touchant sa peinture murale, qui représente une femme en tenue amazighe, sur un mur situé rue Idriss El Akbar, à Al Hoceima. L'œuvre lui a demandé environ 30 heures de travail pour l'achever en quatre jours, en novembre 2020. Dans une déclaration à Yabiladi et sur un ton ému, l'artiste, qui est également le secrétaire général adjoint de l'Association «En ligne pour la culture, les arts et les affaires sociales» à Al Hoceima, a indiqué avoir appris par un ami la dégradation de la fresque ce vendredi. Il estime qu'il s'agit d'un acte de vandalisme «prémédité et planifié», car «impossible d'avoir été l'oeuvre d'un vagabond ou d'un ivrogne». Pour l'artiste, l'acteur de la dégradation a profité de l'absence de patrouille de police, généralement en face de la fresque, pour flouter le visage de la femme, à l'aide de peinture à l'huile, tentant d'empêcher sa restauration dans sa forme première. Ce type de teinture ne peut être effacé qu'en procédant à un ponçage, détaille-t-il. Mais bien que cet acte soit «prémédité», l'artiste affirme qu'il «ne soupçonne personne». «Je n'ai d'inimitié avec personne, pour qu'il en vienne à commettre cet acte», assure-t-il encore. «Je n'ai déposé aucune plainte. La solidarité des gens avec moi et leur dénonciation de ce comportement a été la meilleure réponse pour moi. Je prévois aussi de repeindre la fresque mais j'attends mon permis pour commencer ce travail.» Imad Aarouss Des caméras de surveillance pourront être installées sur place L'artiste promet également d'être «certainement plus créatif que la première fois». «Ce sera aussi une manière élégante de réagir», ajoute-t-il, en estimant que la réponse peut se faire à travers une sensibilisation et une prise de conscience de l'importance de l'art dans la société. Des caméras de surveillance seront également installées sur place, avec l'aide d'une association espagnole active à Al Hoceima, après que l'artiste ait reçu des promesses de son directeur. L'Association «En ligne pour la culture, les arts et les œuvres sociales», dans la province d'Al Hoceima, et l'Association ANRI pour la revitalisation culturelle et artistique ont publié, vendredi dernier, un communiqué conjoint pour condamner cette dégradation. Elles ont dénoncé un «acte de sabotage» et exprimé leur étonnement et le choc devant ce qui est arrivé à «une œuvre d'art volontaire consistant en une peinture murale d'une femme vêtue d'une authentique robe amazighe qui a été achevée à la fin du mois de novembre 2020 à l'initiative de l'artiste peintre Imad Aarouss». Les deux associations ont dénoncé ce «comportement ignoble et incivique qui a intentionnellement déformé une peinture murale ayant nécessité environ 30 heures pour sa réalisation sur quatre jours» et ont demandé «l'ouverture d'une information judiciaire par les autorités compétentes pour identifier les responsabilités». En plus des deux associations, plusieurs internautes sur les réseaux sociaux ont dénoncé la déformation de cette fresque, et ont choisi de faire preuve de solidarité avec son auteur en particulier et les habitants d'Al Hoceima en général, en mettant la fresque sur leur profil.