ministre israélienne de l'Intérieur, Ayelet Shaked, apporte un regard critique sur les accords d'Abraham, conclus en 2020. Au terme d'une visite aux Etats-Unis où elle a rencontré, notamment les ambassadeurs des Emirats arabes unis et du Bahreïn, la ministre a reconnu dans une interview accordée à Times Of Israël, qu'«il y a beaucoup de potentiel, mais beaucoup dépend de l'engagement de l'administration [Biden]». «En fin de compte, ces pays font la paix, non seulement parce qu'ils ont intérêt à faire la paix avec Israël, mais aussi parce qu'ils ont un intérêt avec les Etats-Unis». «Chaque pays qui a rejoint les accords d'Abraham a reçu quelque chose des Américains, donc si les Américains sont prêts à investir dans ce processus, je pense qu'il y a un potentiel important», a expliqué Shaked. «Ces pays auront besoin [d'obtenir] des choses des Américains, pas de nous», a-t-elle souligné. Depuis le départ de Trump de la Maison blanche, aucun autre pays arabe ou musulman n'a conclu de traité de paix avec Israël. Même les Etats plus enthousiastes à emprunter la voie de la normalisation, tel Oman, ont préféré attendre. «Amener plus de pays dans les accords d'Abraham nécessitera des incitations américaines», a reconnu la ministre israélienne de l'Intérieur. Pour rappel, le 19 janvier lors du passage d'Antony Blinken devant la Commission des Affaires étrangères au Sénat, pour approbation de sa nomination à la tête de la diplomatie américaine, il a dit envisager d'«examiner attentivement les engagements qui ont pu être pris dans le contexte de la normalisation des relations» entre des pays arabes avec Israël. Le Maroc a repris ses relations diplomatiques avec Israël en échange de la reconnaissance de l'administration Trump de la marocanité du Sahara. Les Emirats arabes unis ont signé l'accord de paix avec Israël contre la promesse de leur vendre des avions F-35. Après une longue hésitation, l'actuel locataire de la Maison blanche a fini par autoriser, en avril, la vente de 50 chasseurs furtifs F-35.