L'absentéisme des parlementaires marocains est légendaire. Pour la majorité, la fonction de député se résume en une série d'avantages en échange d'assister une fois par an à la séance d'ouverture présidée par le roi. En plus des 36 000 dh de salaire qu'ils perçoivent chaque mois, les députés en veulent plus. En ces temps de vaches maigres, ils demandent un bonus mensuel de 4500 dh uniquement pour s'acquitter de leurs devoirs d'élus du peuple. Ils ripostent, ainsi, à la menace du président de la Chambre des représentants de prélever 1000 dh pour chaque jour d'absence non-justifiée lors des séances plénières et des questions orales. Les deux autres mesures ne constituent guère de menaces pour les députés adeptes de l'école buissonnière. L'énoncé des élus absents en direct et la publication de leurs noms dans le bulletin officiel ne sont pas une nouveauté, elles figurent déjà dans le règlement interne du parlement. La séance d'aujourd'hui dédiée aux questions orales fera valeur de test pour les mesures annoncées, la semaine dernière, par Karim Ghellab. Bien avant Ghellab, Biadillah a tenté la même chose L'absentéisme des parlementaires marocains est légendaire. Un véritable roc sur lequel se fracasse nombre de tentatives visant à changer cette donne. En effet, bien avant la tentative de Karim Ghellab, il y avait celle en 2010, de Mohamed Cheikh Biadillah. Quelques semaines après son accession, dans des conditions spéciales, à la présidence de la Chambre des conseillers, il s'attaquait aux élus absents mais sans la moindre menace de ponctions sur salaires. Vite, il s'était heurté aux refus des conseillers de la majorité comme de l'opposition. Après des mois de palabres, il avait réussi à convaincre des hôtels classés 4 étoiles de la capitale d'héberger les honorables élus pour la modique somme de 100 dh. En dépit de ce progrès, Mohamed Cheikh Biadillah (PAM) n'a pu endiguer l'avancée de l'absentéisme. Finalement, il déposa les armes. Le dossier a été mis sous le boisseau en attendant des jours meilleurs. Karim Ghellab aura-t-il plus de chance ? L'exception PJD Que se soient dans les rangs de l'opposition ou actuellement assis sur les bancs de la majorité, les députés du PJD brillent par leur présence aux séances des questions orales ou lors des plénières. Depuis des années, le quotidien Attajdid, proche de la Lampe, publie régulièrement la liste des élus présents et les raisons des absences. Sur ce point, comme sur d'autres, ils ont une longueur d'avance sur leurs rivaux. Les avantages de député L'Etat marocain chouchoute ces honorables parlementaires. En plus des salaires mensuels de 36 000 dh, il les comble de bien d'autres avantages. Ils bénéficient notamment d'une remise de 50% des prix des nuitées dans tous les hôtels du royaume et la gratuité dans les trains et en première classe. Cette générosité ne s'arrête pas là. Même s'ils ne sont plus en fonction, ils perçoivent une retraite calculée selon les mandats passés au parlement. Elle n'est pas plafonnée, 1000 dh pour chaque année, et elle est totalement exonérée d'impôt. Quant aux présidents des groupes parlementaires, des vice-présidents, des questeurs et autres assesseurs, ils ont une prime de 7000 dh par mois.