C'est un 2e grand oral que Abdelilah Benkirane s'apprête à passer aujourd'hui. Un passage où le président du gouvernement paraît être légèrement plus avantagé que la fois précédente. Pour autant, l'avortement de la séance d'il y a quelques semaines au sein de l'instance présidée par Mohamed Cheikh Biadillah, a aussi eu des répercussions positives, puisqu'elle a permis de réactiver les questions en suspens, notamment celle relative à la vision du gouvernement sur la réforme de la caisse de compensation. Pour leur part et lors de leurs réunions préparatoires, les présidents des groupes parlementaires se sont entendus cette fois pour que ce rendez-vous mensuel se tienne un vendredi au lieu d'un lundi, afin de ne pas entraver les travaux de la Chambre des représentants. L'ordre du jour de cette séance, dont la durée a été fixée à deux heures, comprend la réforme de la Caisse de compensation, le bilan d'étape des investissements publics et les avantages qui sont accordés aux ministres. La séance avortée au sein de la Chambre des conseillers pèse toujours sur la séance d'aujourd'hui, notamment du côté des groupes de l'opposition, qui n'ont pas encore oublié le recours du président du gouvernement aux chaînes publiques pour justifier la hausse des prix des hydrocarbures. Le 1er axe de la séance d'aujourd'hui montre également que le chef de l'Exécutif s'est enquis du dossier de la réforme de la Caisse de compensation, en lieu et place des 3 départements directement concernés. L'identification des couches devant bénéficier de la Caisse de compensation et les pistes suggérées par le gouvernement pour faire accéder directement les aides seront les principales questions à élucider. Course contre la montre De son côté, Karim Ghellab a pu honorer ses premiers engagements relatifs au respect scrupuleux des nouveaux règlements intérieurs, même du côté de l'opposition «l'annonce de la tenue de la 2e séance consacrée au contrôle du chef de gouvernement est tombée à point nommé pour la majorité parlementaire», comme l'indique un député de l'UC qui craint que «les nouvelles règles constitutionnelles qui tendent à instaurer un contrôle effectif ainsi qu'une participation active lors du vote des lois ordinaires et organiques urgentes ne se transforment en une bouffée d'oxygène pour le gouvernement». Ce deuxième test devra également mettre en œuvre les nouvelles modalités que les ministres doivent activer pour rendre compte de leurs missions au chef de gouvernement, notamment les bilans périodiques qui devront obligatoirement être présentés devant les députés. Jusqu'à présent, aucun bilan périodique n'a été présenté, laissant ainsi la place à Benkirane de prendre en charge cette mission, qui lui permet de rendre compte en lieu et place de ses ministres. Au niveau du bureau de la Chambre des représentants, la course contre la montre est toujours lancée afin de fédérer les groupes parlementaires durant cette session, qui prend fin mi-août, pour l'adoption des législations qui sont en attente et sur lesquelles le gouvernement compte énormément.