Le gouvernement a réussi son investiture en l'absence de 56 députés, soit 14% des honorables élus ! Ces parlementaires ont préféré snober l'Hémicycle alors qu'avait lieu l'exercice le plus important de l'institut parlementaire, à savoir le vote de confiance. C'est à se demander pourquoi ces députés se sont portés candidats pour une mission qu'ils ne peuvent - ou ne veulent - remplir. Le président de la première chambre doit prendre ses responsabilités et publier la liste des absents qui ne disposent pas de justification valable. C'est le seul moyen de dissuader les parlementaires de s'absenter sans motif aucun, et de les inciter à respecter les citoyens. Lesquels citoyens ne sont pas encore sortis des sables mouvants qui ont englouti le peu de crédibilité qui restait à la politique au Maroc. Majorité et opposition ont failli à leur engagement vis-à-vis du citoyen et lui ont faussé compagnie à la première épreuve, ce qui n'arrange pas les affaires d'El Othmani. Ce dernier, sentant que cela tournait au vinaigre, n'a pas manqué de répondre aux interrogations des parlementaires pour ainsi envoyer des messages rassurants aux électeurs. Le chef de l'Exécutif conseille aux électeurs de ne pas écouter les voix nihilistes qui annoncent la fin de la politique. Sauf que la cinquantaine d'absents, nonobstant deux cas de décès et quatre ou cinq absences justifiées par la maladie, témoigne d'un incompréhensible laisser-aller sous la coupole. Karim Ghellab avait institué une procédure louable, héritée par Talbi Alami, qui consistait à faire lecture, en séance plénière, de la liste des parlementaires absents sans justificatif. Habib El Malki est appelé à maintenir ce mode opératoire, sinon à le renforcer par d'autres mesures encore plus dissuasives. C'est une question de crédibilité.