Le gouvernement Pedro Sanchez se prépare au non-renouvellement de l'accord du gazoduc reliant l'Espagne et l'Algérie via le Maroc, qui expire le 31 octobre. L'exécutif ibérique a mis le cap sur le Qatar pour garantir son approvisionnement en gaz naturel en quantités suffisantes. Ce sujet était au centre des discussions qu'a eu une délégation qatarie, à Madrid, avec des représentants du ministère espagnol des Affaires étrangères, a révélé OK Diario. «Le gouvernement Sanchez a besoin de toute urgence de 10.000 millions de mètres cubes pour éviter non seulement les pénuries, mais aussi des tensions sociales», qui seraient déclenchées par «la crise économique et la hausse des prix de l'électricité», explique la même publication. Pour rappel, Pedro Sanchez a promis, le 5 septembre, une baisse des tarifs de l'électricité avant la fin de cette année. Un engagement dont la concrétisation est sérieusement menacée par la fermeture du pipeline qui passe par le Maroc. Le Qatar est en effet le 4e producteur mondial de gaz naturel, derrière la Russie, les Etats-Unis et l'Iran. Depuis juillet dernier, l'émirat est le premier fournisseur du marché espagnol de ce produit, avec 23,9% de ses besoins, selon des chiffres publiés par l'Autorité de gestion et de contrôle des stocks d'énergie en Espagne. Une position occupée auparavant par l'Algérie. Lors de sa visite à Doha du 14 septembre, le ministre des Affaires étrangères espagnol avait déjà abordé l'approvisionnement en quantités supplémentaires en gaz avec les responsables qataris, dont l'émir Tamim. Deux semaines plus tard, José Manuel Albares s'était envolé à Alger pour examiner le dossier avec le président Abdelmadjid Tebboune et son chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra. Albares a annoncé avoir reçu de ses interlocuteurs algériens des «garanties» pour l'approvisionnement de l'Espagne en gaz naturel mais uniquement via le gazoduc Medgaz. Un pipeline, d'une longueur de 750 km qui ne passe pas par le territoire marocain, et qui assure le transport de 8 milliards M3 de gaz. Le PDG de Sonatrach avait affirmé l'augmentation de la capacité de Medgaz de 25% de plus à partir du quatrième trimestre de 2021. «L'Algérie pourra fournir l'Espagne, mais également répondre à une éventuelle demande supplémentaire du marché espagnol sans aucun problème», avait-il assuré. Des assurances qui ne semblent pas convaincre la partie espagnole.