Le débat en France sur le port du voile islamique intégral ne fait que commencer, notamment dans les hautes sphères de la République. Désormais, des députés, via la mission parlementaire sur le port de la burqa, sont opposés à Yazid Sabeg, commissaire à la diversité. Mercredi 9 septembre, neuf députés UMP en plus membres de la mission parlementaire sur le port de la burqa ont demandé, la démission de Yazid Sabeg. « C'est avec stupéfaction que les députés membres de la mission sur le voile intégral ont pris connaissance des déclarations de Yazid Sabeg », écrivent-ils dans un communiqué, cité par Le Monde. Ce jeudi, c'est au tour du président de la dite mission, André Gerin (PCF) et son rapporteur Eric Raoult (UMP) d'écrire au premier ministre François Fillon d'après le Nouvel Observateur. Ils dénoncent dans leur missive, les propos selon eux « déplacés » de Yazid Sabeg sur le débat ouvert par les députés. Que lui reproche-t-on exactement ? Dans une interview parue mardi dans La Croix, Yazid Sabeg estimait que le débat ouvert par la mission sur le port du voile intégral « pourrait bien » être « un nouveau piège tendu à notre pays (...). Il n'y a plus de travail, plus de logement, le système éducatif ne remplit plus son rôle... Occupons-nous de ces vrais sujets. Au lieu de cela, la polémique sur la burqa va rouvrir des frustrations, des antagonismes, des racismes alors qu'il faut au contraire rassembler les Français ». Les parlementaires reprochent à Sabeg selon le Nouvel Obs de « mettre en cause, dans des termes qui paraissent déplacés, non seulement le bien-fondé et la création de la mission mais aussi la volonté des parlementaires de travailler dans la sérénité en portant un regard objectif sur cette pratique du voile intégral ». Pour le chargé de la promotion de la Diversité, une chose est claire, « l'Etat n'a pas à se prononcer sur les tenues vestimentaires des Français ». « Va-t-on interdire de marcher en babouches dans la rue ou de pratiquer le monokini sur la plage ? » s'insurgeait-il. Il persiste en affirmant à La Croix que « la République n'a pas pour rôle de faire l'éducation religieuse des citoyens là où la liberté de conscience et l'autonomie individuelle sont la règle commune ». Les députés de la mission ne l'entendent pas de cette oreille. Ils demandent tout simplement la démission de Sabeg, qui selon eux, « n'a plus la crédibilité pour être ministre de la République ». Il n'y a pas que la France qui est concernée par le débat sur le port de la burqa. Chez le voisin belge, une proposition de loi a été déposée au Parlement en début du mois. Elle porte sur « la généralisation de la prohibition du voile intégral dans tout le Royaume » belge.