Arrêté en flagrant délit de corruption la semaine dernière, le directeur général de la Régie autonome de distribution d'eau et d'électricité de Fès (RADEEF), Hanafi Aboukir a été placé en détention provisoire, en attendant la fin de l'instruction ordonnée par le parquet. Lundi, le juge chargé des crimes financiers à la Cour d'appel de Fès a interrogé le responsable une première fois, puis il a ordonné son placement à la prison locale d'Aïn Bourkaiz. Un interrogatoire approfondi est attendu à la fin de ce mois d'octobre. D'ici-là, le ministère de l'Intérieur a ordonné pour sa part la constitution d'une commission, qui sera en charge d'enquêter sur les transactions et les passations des marchés au sein de la RADEEF à Fès. Tout de suite après l'arrestation du directeur général, des perquisitions à domicile ont permis de saisir la somme de 430 000 dirhams, en plus de montres et d'objets de luxe, qui auraient été obtenus de manière frauduleuse, selon l'Association marocaine pour la protection des biens publics (AMBPB). Dans ce sens, l'ONG a estimé qu'«il est devenu nécessaire d'accélérer la mise en place de dispositions dans le Code pénal et celui de la procédure pénale pour criminaliser l'enrichissement illicite et de saisir automatiquement l'argent et les biens des personnes accusées dans les affaires de corruption, dès qu'une information judiciaire est ouverte». Dans le cadre de l'enquête en cours, l'association a également appelé le ministère de l'Intérieur à «accélérer la publication des résultats de ses investigations au sujet de la RADEEF et à les transmettre aux autorités judiciaires compétentes, pour déterminer les responsabilités et poursuivre les mis en cause, surtout qu'il est question de passations autour desquels planent des soupçons de corruption, dont les noms d'autres responsables pourraient être révélés». Vendredi dernier, Hanafi Aboukir a été arrêté dans un café où il venait de recevoir une enveloppe de 20 000 dirhams de la part d'un entrepreneur. L'interpellation est intervenue à la suite d'un signalement via le numéro vert direct, mis en place à cet effet par le ministère public, dans le cadre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption.