Les banques locales ne traiteront plus les domiciliations d'importation en provenance de France ont annoncé les autorités algériennes, citées par l'ancien ambassadeur Xavier Driencourt, Cette décision inclut une exception pour les transactions ayant fait l'objet d'un embarquement avant le 4 novembre. Pour remercier la France, l'Algérie décide de bloquer toutes les importations françaises et les exportations vers la France. Nous sommes décidément aveugles. pic.twitter.com/WgUbZzcwew — Xavier Driencourt (@XMDriencourt) November 6, 2024 Cette mesure, sans précédent dans les échanges économiques entre la France et les banques locales, reflète une escalade dans les relations commerciales et diplomatiques algériennes avec la France, une semaine après la visite du président Emmanuel Macron à Rabat où il a soutenu la souveraine officiellement du Maroc sur le Sahara. Les retombées de cette directive seront significatives, notamment pour les entreprises algériennes importatrices et exportatrices qui devront potentiellement réorienter leurs circuits financiers ou rechercher de nouveaux partenaires commerciaux hors de France. D'un point de vue économique, cette suspension de domiciliations pourrait causer des perturbations dans plusieurs secteurs dépendants de produits français, affectant à la fois les coûts et les délais d'approvisionnement. Pour les entreprises locales, cette décision pourrait engendrer une hausse des coûts d'importation, obligeant à la recherche de nouveaux fournisseurs. Quant aux exportateurs, l'interdiction pourrait compromettre leur accès au marché français, nécessitant des ajustements dans leurs stratégies de vente. Chantage économique En 2023, les échanges commerciaux entre le pays et la France atteignaient douze milliards de dollars, la France étant l'un des principaux partenaires commerciaux. Les importations de biens en provenance de France se chiffraient à 6,5 milliards de dollars, comprenant principalement des équipements industriels (deux milliards de dollars), des produits pharmaceutiques (1,2 milliard), et des biens de consommation (1 milliard). Du côté des exportations, les produits agricoles et les biens manufacturés représentaient environ 5,5 milliards de dollars, soit près de 20 % des exportations nationales totales. La suspension des domiciliations, un chantage qui ne dit pas son nom, entraînera plusieurs conséquences majeures. Les importateurs devront trouver des fournisseurs alternatifs, probablement à des coûts plus élevés. Si l'on considère une augmentation moyenne de 15 % sur le prix des biens industriels importés, l'impact financier pourrait se chiffrer autour de 300 millions de dollars par an pour les entreprises locales. Par ailleurs, les importations de produits pharmaceutiques et d'équipements industriels, essentiels pour plusieurs industries, pourraient être retardées. Avec une dépendance à 40 % sur la France pour les équipements médicaux, la rupture des flux pourrait poser des problèmes critiques pour le secteur de la santé. Pour les exportateurs, la France représente une destination clé, notamment pour les produits agricoles. En cas de réorientation nécessaire des flux d'exportation vers d'autres marchés, les entreprises locales pourraient faire face à une perte estimée à 10 % de leurs revenus à court terme, soit environ 550 millions de dollars. Cette restriction pourrait déséquilibrer la balance commerciale avec la France, autrefois relativement stable. Une baisse de 30 % des importations et des exportations bilatérales pourrait faire chuter le volume d'échanges de près de quatre milliards de dollars en 2024. Si cette situation s'étale dans la durée, les entreprises nationales devront augmenter leurs investissements pour diversifier leurs approvisionnements. Par exemple, un basculement vers des fournisseurs européens autres que la France pourrait nécessiter un investissement additionnel d'environ 100 millions de dollars pour adapter les circuits d'approvisionnement et négocier de nouveaux contrats. En termes de perspectives économiques, la persistance de ces restrictions pourrait réduire la croissance du PIB de 0,3 point en 2024 et de 0,5 point en 2025, en raison de la baisse des échanges avec un partenaire commercial aussi majeur. Décidément, le Maroc est devenue une obsession algérienne.