Si officiellement les responsables marocains évitent d'aborder publiquement les relations avec l'Algérie, leurs homologues algériens ne se lassent pas de brandir la «menace» à leurs frontières ouest visant la stabilité de leur pays, écornant davantage le statut de «puissance régionale» qu'ils ne cessent de revendiquer. Que cela soit samedi dernier à Alger, à l'occasion d'une réunion du président Abdelmadjid Tebboune avec les gouverneurs des régions, ou lundi, par son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors de son discours à la 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Ce mardi 28 septembre, lors de sa visite à la 2e région militaire d'Oran, le chef d'Etat major Said Chengriha a estimé que «l'attachement de l'Algérie à ses principes et sa détermination (…) dérangent le régime du Makhzen». Un «attachement» qui, selon lui, «entrave la concrétisation des plans douteux» du Maroc «dans la région». Chengriha a souligné que «ce régime expansionniste est allé trop loin, dans les conspirations et les campagnes de propagande subversives, visant à réduire le rôle de l'Algérie dans la région, épuiser ses capacités, entraver son processus de développement et tenter de porter atteinte à l'unité de son peuple, en semant la discorde et la division en son sein». Toujours le même refrain, accusant le Maroc et pêle-mêle le Mouvement d'autodétermination de la Kabylie (MAK) et le Mouvement Rachad (Islamiste), classés par le gouvernement algérien dans la liste des organisations terroristes. «L'ennemi a trouvé les failles chez certains faibles d'esprit et traitres de la nation, qu'il a instrumentalisés comme un moyen lui permettant d'arriver à leurs fins et d'affaiblir l'Algérie de l'intérieur et de faire pression dans l'objectif qu'elle renonce à ses principes», a affirmé le général Chengriha. Comme à son accoutumée, le chef de l'armée est passé des accusations aux menaces directes. «L'Algérie est prête à faire face, avec rigueur et fermeté, à tous les plans sinistres, qui se trament secrètement et ouvertement, visant l'Etat-nation» et «à défendre sa souveraineté, son unité nationale et sa décision souveraine», a-t-il déclaré.