L'entrée de Brahim Ghali en Espagne, le 18 avril, est sur le point de révéler l'implication d'un autre ancien haut responsable du gouvernement Sanchez dans la trame. Les réponses de Camilo Villarino, l'ex-chef de cabinet de la ministre des Affaires étrangères, aux interrogations des juge d'instruction Rafael Lasala pointent le rôle de Carmen Calvo, alors première vice-présidente de l'exécutif de la coalition de gauche. Le diplomate a signalé, lors de sa comparution du lundi 13 septembre, que trois jours avant l'arrivée du chef du Polisario, il a reçu un appel téléphonique d'Isabel Valldecabres, la directrice de cabinet de Mme. Calvo. Elle voulait savoir les parties qui étaient au courant de l'accueil de Brahim Ghali, rapporte OK Diario. Des sources consultées, par cette publication, estiment que Mme. Valldecabres n'aurait pas agi sans l'autorisation de sa supérieure hiérarchique. Et d'ajouter que l'intérêt porté à cette affaire par Calvo prouve qu' «elle était déjà au courant du plan orchestré depuis le ministère des Affaires étrangères» pour l'hospitalisation de Ghali à Logroño. La partie civile, représentée par l'avocat Antonio Urdiales, s'est vite saisie de ces nouveaux éléments et a exigé du juge d'instruction Rafael Lasala de convoquer l'ancienne première vice-président du gouvernement et sa directrice de cabinet en tant que témoins. Au fur et à mesure que l'enquête de Lasala avance, la responsabilité du gouvernement Sanchez se précise. La semaine dernière le quotidien ABC a révélé que des investigations menées ont permis de lever le voile sur une «opération de coordination» entre le ministère des Affaires étrangères et le département de la Défense, via l'armée de l'air, destinée à couvrir l'accès de Brahim Ghali sur territoire espagnol. Pour mémoire, au début de cette affaire, des médias ibériques avaient souligné que le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, avait exprimé son opposition à l'hospitalisation du chef du Polisario en Espagne.