Quatre jours après le coup d'Etat en Guinée, mené par le colonel Mamady Doumbouya, ancien légionnaire de l'armée française, le Maroc n'a pas encore émis de réaction. Le royaume est d'ailleurs l'un des rares pays ayant des intérêts en Guinée qui observe encore le silence face à ce coup de force. La France a déjà «condamné la tentative de prise de pouvoir par la force». Une position partagée également par l'Union africaine et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Lors du putsch militaire au Mali, en août 2020, Rabat avait rapidement communiqué sa position, appelant notamment «les différentes parties à un dialogue responsable». La diplomatie marocaine avait aussi plaidé pour le «respect de l'ordre constitutionnel» et «la préservation des acquis démocratiques». Pour rappel, le Maroc avait pris part en 2009, aux côtés de la France, des Etats-Unis, du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire, aux négociations ayant conduit au départ du capitaine Moussa Dadis Camara, auteur du coup d'Etat de décembre 2008, et l'arrivée au pouvoir du président Alpha Condé en janvier 2010. La Guinée est un allié traditionnel du Maroc. Les bonnes relations entre les deux pays remontent au long règne, sans partage, du président Ahmadou Sékou Touré (1958-1984). En janvier 2020, Conakry a ouvert un consulat à Dakhla au Sahara.