nouvelle est arrivée comme un coup de tonnerre en Allemagne, la presse du pays a révélé que l'Office fédéral de police criminelle ou Bundeskriminalamt (BKA), était, elle aussi, client du logiciel espion Pegasus qu'elle aurait acheté en secret à NSO Group. Ce sont les quotidiens Zeit et Süddeutsche Zeitung qui ont dévoilé aujourd'hui ce contrat sans qu'il soit encore avéré que les policiers de l'Office ont utilisé cette «cyberarme» alors que le service peut depuis 2008 effectuer des fouilles à distance sur le matériel informatique, en principe limité à la lutte internationale contre le terrorisme. De plus, depuis un amendement au Code de procédure pénale en 2017, la police allemande est autorisée à utiliser des outils de surveillance pour lire les communications cryptées dans le cadre de la poursuite de certaines infractions, selon une ordonnance du tribunal, rappelle Süddeutsche Zeitung. Une audition parlementaire à ce sujet doit avoir lieu aujourd'hui au Bundestag ainsi qu'une session secrète de la commission parlementaire de contrôle (PKGr) qui surveille le travail des services secrets, pour déterminer la légalité en Allemagne de l'utilisation de ce logiciel espion intrusif. Un consortium international avait révélé en juillet l'utilisation de ce logiciel notamment par le Maroc, provoquant de nombreux débats sur les limites des renseignements et la moralité de la vente de ce type d'outil qui permet de «surveiller le téléphone en temps réel, d'écouter les conversations, de connaître la géolocalisation de l'appareil, et même d'activer l'appareil photo ou d'enregistrer les archives des messageries». Selon les informations de Zeit, les policiers allemands n'auraient accès qu'à une partie réduite des possibilités du logiciel israélien afin de se conformer avec la loi allemande, sans qu'il soit révélé comment est rendu conforme et contrôlée cette loi et l'utilisation. Ni NSO, ni le BKA ou le ministère de l'Intérieur allemand n'a souhaité répondre aux questions des journalistes allemands.