Le premier passage de José Manuel Albares devant la Commission des Affaires étrangères à la Chambre basse, s'est avéré compliqué sur le dossier du Sahara occidental. Le chef de la diplomatie espagnole a dû essuyer plusieurs «tirs amis». Des formations régionalistes et indépendantistes, qui assurent la survie de l'exécutif de Pedro Sanchez, ont assailli le ministre des Affaires étrangères de questions sur le sujet, rapporte El Pais. Les députés basques, Aitor Esteban et Jon Iñarritu, respectivement du Parti nationaliste basque et de EH Bildu (le bras politique de l'organisation terroriste ETA), se sont montrés tenaces afin d'arracher du ministre des Affaires étrangères un appui aux positions du Polisario. Iñarritu a même interpellé le ministre à deux reprises, pour lui demander si le gouvernement espagnol serait en faveur de l'organisation d'un referendum d'autodétermination dans la province. Malgré cette forte pression sur un sujet sensible, Albares a réitéré que la position défendue par son gouvernement est «de rester dans le cadre de l'ONU», ajoutant que «la relation avec le Maroc est beaucoup plus large que le Sahara». Alabares a affirmé, par ailleurs, que l'exécutif Sanchez continuera toujours de privilégier les «intérêts de l'Espagne» dans ses rapports avec le royaume voisin. Des réponses évasives qui ont irrité les partisans du Polisario. «Au Sahara, nous ne sommes pas un acteur de plus, nous avons une responsabilité historique», a clamé Esteban. Il est lieu de rappeler qu'au lendemain de la reconnaissance par l'administration Trump de la marocanité du Sahara, ce député avait invité le cabinet Sanchez à mener une médiation historique entre les parties. Le parlementaire s'était dit convaincu que Madrid a la «légitimité nécessaire pour montrer au Polisario ce qui est possible et ce qui ne l'est pas, car le monde a beaucoup changé ces dernières années». En revanche, EH Bildu n'a pas changé de cap. Dans le sillage de l'exode de milliers de Marocains vers Ceuta, les 17 et 18 mai, son député Jon Iñarritu avait appelé l'exécutif à riposter par une reconnaissance de la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)». La coalition Unidas-Podemos, membre du gouvernement, n'a pas encore manifesté ouvertement sa position sur la reprise du dialogue avec le Maroc.