A l'approche du scrutin législatif du 8 septembre 2021, le mouvement Damir pointe les défis et enjeux du processus électoral pour le Maroc dans un contexte sanitaire délicat et une défiance des citoyens face à l'offre partisane. Alors que le 8 septembre, date des élections législatives, régionales et communales au Maroc, s'approche à grand pas, le mouvement Damir a adressé un mémorandum coïncidant avec ce «rendez-vous politique le plus important des cinq dernières années». Dans sa déclaration, le mouvement reconnaît que plusieurs facteurs augurent vraisemblablement d'un «taux de participation encore plus réduit qu'il ne l'était auparavant», tandis que «la démocratie marocaine en ressortirait davantage affaiblie». Il cite plusieurs menaces fragilisant le Royaume de l'intérieur et réduisant sa capacité à faire face aux risques exogènes, évoquant notamment «le climat délétère créé par l'emprisonnement de certains journalistes ou opposants politiques, dont il faut sortir collectivement par le haut» ou encore «la défiance des Marocains à l'égard de la classe politique et des hauts responsables». «La perte de confiance atteint des niveaux alarmants en raison d'un sentiment d'immense déception que ressentent les citoyens à l'endroit de ceux qui les ont représentés suite aux précédentes élections nationales et locales, tant au sein du Parlement que de l'Exécutif et des collectivités territoriales», fait-il savoir. Dénonçant au passage une «surenchère aux candidatures», à travers un «mercato» électoral, il alerte sur «une situation qui empêche toute réelle concurrence politique entre les partis et conduit inéluctablement à la faiblesse de l'offre programmatique présentée aux électeurs». Tout en regrettant que le rapport de la Commission spéciale sur le modèle de développement «ait occulté la dimension politique du modèle de développement», le mouvement appelle les grandes formations politiques à «engager sans plus tarder un débat national sur les sujets fondamentaux régissant leur cadre réglementaire et leur périmètre d'action». Responsabilité des partis Damir appelle, en outre, à «une lecture contextualisée de l'article 47 de la Constitution, concernant la nomination du Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections. «L'application littérale de cette disposition constitutionnelle a pu être considérée par une certaine classe politique comme étant une rente de situation, incitant certaines formations à commettre toutes les manœuvres politiciennes susceptibles de leur permettre d'atteindre à n'importe quel prix le premier rang des résultats électoraux aux législatives», considère-t-on. «Il n'y a point de vie démocratique crédible sans l'existence de partis politiques forts, compétitifs et autonomes dans leurs décisions (...) Toute pratique visant à réduire la portée des formations politiques et à entraver leur indépendance est de nature à créer de l'autoritarisme et à desservir la nouvelle doctrine institutionnelle et organisationnelle de la Nation, celle de la complémentarité entre un "Etat fort" et une "Société forte".» Le mouvement Damir «L'enjeu aujourd'hui pour le Maroc est de ré-enchanter le sentiment de citoyenneté, qui relève moins d'une mécanique des intentions que d'une alchimie des perceptions, car ce sentiment se mérite, se conquiert et se construit patiemment, inlassablement, irrésistiblement, sur des actes de confiance», conclut le mouvement.