En 2015, l'aventurier marocain Othmane Zolati décide de voyager en dehors de son pays, pour la première fois. Il se rend en Mauritanie et débute un périple à travers l'Afrique durant quatre ans. Une aventure qui s'achève à Cape Town, à l'extrême sud du continent et que le Marocain a veillé à documenter. En janvier 2015, après avoir terminé ses études à l'Ecole supérieure de technologie, le jeune marocain Othmane Zolati décide de se lancer dans une vraie aventure. Il se dirige vers la frontière sud du royaume et se lance dans un voyage qui le mène au sud du continent africain. Avant cela, ce jeune homme, âgé d'une vingtaine d'années et originaire d'El Jadida, n'avait jamais franchi les frontières du Maroc. A l'époque, il n'avait pas, non plus, plus de 800 dirhams sur lui, en plus d'un sac à dos, un petit appareil photo et une tente. Malgré cela, il était déterminé à voyager la plus longue distance possible, visiter un maximum d'endroits sur le continent africain et compter sur lui-même pour financer son aventure. «La majorité des Marocains pensent que leur pays se trouve sur un autre continent. Nous décrivons toujours le Maroc comme étant arabe, mais pas africain», nous explique-t-il. «Je m'y suis rendu pour voir les choses différemment, pour m'amuser, pour changer ma façon de penser ce continent», ajoute-t-il. 24 pays africains et 30 000 kilomètres Il part ainsi du Sud du Maroc vers la Mauritanie puis au Sénégal. De là, il continue son chemin vers la Gambie, le Mali et la Côte d'Ivoire. Quatre ans après le début de son aventure, Othmane parvient à visiter 24 pays et à parcourir une distance de 30 000 kilomètres, du Maroc au Cap en Afrique du Sud, où il a décidé de s'installer. Et cette distance, le Marocain l'a parcourue à pied, en faisant de l'autostop, à l'aide d'un vélo ou encore un Skateboard. Othmane Zolati garde encore des détails sur les situations difficiles dans lesquelles il s'est trouvé. A une occasion, il s'est perdu pendant cinq jours dans le Sahara entre l'Ethiopie et le Kenya, avec un approvisionnement insuffisant en eau. En Côte d'Ivoire, il a été arrêté par une milice armée, avant de réussir à continuer son chemin. Il a également été accusé de terrorisme, à son arrivée à la frontière avec le Mali et a contracté le paludisme et la bilharziose. Le jeune aventurier marocain obtenait ce dont il avait besoin en comptant sur lui-même. Il exerçait des métiers simples, et à certaines occasions, il rendait des services aux résidents locaux en échange de la nourriture et d'un logement. Au Sénégal par exemple, il a travaillé pour des pêcheurs et un restaurant. Au Mali, il a exercé dans un atelier de réparation automobile. Le Marocain a vendu des chaussures en Côte d'Ivoire puis a travaillé pendant des mois dans une entreprise privée, afin d'obtenir les fonds nécessaires pour continuer l'aventure. Avant la fin de son voyage, la demande de visa d'Othmane Zolati, effectuée depuis des pays différents, a été rejetée quatre fois par l'Afrique du Sud. Mais il n'a pas abandonné jusqu'à ce que sa demande ait été acceptée. Il décrit le moment de son arrivée en Afrique du Sud comme «l'un des plus heureux de [sa] vie». «J'étais arrivé à mon objectif d'atteindre l'extrême sud du continent.» «L'Afrique et moi» Othmane a surtout documenté toutes les étapes de son aventure, avec plus 200 heures de tournage. Il a pensé à transformer ces scènes et séquences collectées en un film documentaire, sous le nom «L'Afrique et moi». Le plus grand défi pour produire ce film était de chercher un producteur, qu'il a fini par rencontrer lors d'une exposition photos organisée à Cape Town. Le deuxième défi consistait, lui, à transformer plus de 200 heures de tournage en un documentaire de 90 minutes. «Ce documentaire était une tentative de voir les choses avec des yeux nouveaux et de déconstruire les idées préconçues. La bande-son propose également un voyage musical, combinant musique contemporaine et traditionnelle pour créer une superbe scène audio», nous confie le Marocain. Son film est projeté sur la plateforme sud-africaine de Showmax. «La diversité que nous avons sur ce continent est incroyable. En Afrique de l'Est, tout était différent. C'est comme un autre continent. C'est un plaisir de vivre sur le même continent et d'avoir des cultures différentes, des couleurs différentes et des climats différents.» Othmane Zolati Le jeune marocain avait déjà remporté un prix au Dubai Travelers Festival en 2017 en tant que «l'un des meilleurs voyageurs au monde». Actuellement, il cherche à se lancer dans une nouvelle aventure. «J'ai traversé la terre, il ne reste plus que l'océan. Mon prochain voyage sera sur un voilier à travers le monde», conclut-il.