Commission des droits de l'Homme du Congrès des Etats-Unis, appelée Tom Lantos du nom de son fondateur, a tenu hier un webinaire sur la question des droits humains et de la liberté d'expression au Maroc. Face aux affaires Soulaiman Raïssouni et Omar Radi, le comité du Congrès américain a donné la possibilité à des activistes marocains de fournir un compte rendu de la situation des droits humains dans le pays, ainsi que des recommandations pour le Congrès et l'administration Biden sur la politique à suivre avec le pays. Dans son intervention mise en ligne, le coordinateur Moyen-Orient et Afrique du Nord du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Sharif Mansour a notamment rappelé la longue liste des différends entre les autorités et les journalistes que le CPJ a recensé pendant près de 20 ans avec l'utilisation de charges de terrorisme ou d'agressions sexuelles pour réduire, selon lui, les journalistes au silence. Il a également mis en garde contre «la nature orchestrée des autres formes d'intimidation que le gouvernement marocain utilise pour menacer et réduire les journalistes au silence». Sharif Mansour a ensuite émis une série de recommandations au gouvernement américain, notamment concernant la liberté de la presse et l'utilisation présumée de logiciels espions par le Maroc. Pour sa part, le journaliste Aboubakr Jamaï a estimé que le Royaume «utilise sa récente normalisation avec Israël et sa coopération avec les Etats-Unis comme un passe droit lui permettant de réprimer la presse, ou d'utiliser la torture de manière systémique».