Du haut de ses 25 ans, le jeune coureur marocain Soufiane El Bakkali fait aujourd'hui parler de lui dans tous les journaux pour son exploit : avoir mis fin à la domination kényane sur le 3 000m steeple aux Jeux olympiques. Cette performance s'explique en partie par son physique adapté, mais aussi par son mental et sa détermination. A l'occasion de la médaille d'or de l'athlète marocain Soufiane El Bakkali, sonnant la fin de la domination kényane sur le 3 000m steeple, longue de 37 ans, il convient de revenir sur le coureur fassi, premier médaillé d'or marocain de ces JO 2020 de Tokyo, ainsi que les éléments qui ont permis cette performance. Agé de seulement 25 ans, le coureur marocain s'est déjà imposé comme une référence dans la discipline. Auteur de la meilleure performance mondiale de l'année en 2020 et 2018 (avec 8:08.04 et 7:58.15 respectivement), le jeune coureur s'est inscrit dans l'histoire en 2018 en devenant à seulement 22 ans le 10e coureur de 3 000m steeple le plus rapide de l'histoire, avec la 23e course la plus rapide de l'histoire. La force physique de Soufiane : un «don de Dieu» Face à ce succès incontestable, les performances physiques de l'athlète ont été mises en avant, ainsi que sa morphologie particulièrement adaptée aux disciplines dans lesquelles il concourt. Soufiane a été mesuré en 2018 par Olympic Channel à 1m91 pour 69kg lors d'un documentaire sur ses capacités physiques hors normes, qui lui permettront trois ans plus tard de gravir la plus prestigieuse marche à Tokyo. Soufiane, soumis aux tests des scientifiques, ne possède que 10,7% de taux de graisse corporelle, un taux exceptionnellement bas. Le professeur Greg Whyte, scientifique du sport et ancien pentathlète olympique, déclare qu'El Bakkali est exactement ce qu'un coureur de 3 000m steeple doit être physiquement. Il dispose d'une force parfaitement symétrique dans chaque jambe, ce qui lui permet de se mettre à l'abri de nombreuses blessures communes aux coureurs de sa discipline, et d'avoir une capacité de récupération bien plus grande. Les capacités physiques de Soufiane qu'il déclare tirer de Dieu lui permettent de courir à la vitesse de 18km/h en utilisant le moins d'énergie possible. Soufiane est capable de trouver cette allure de maintien d'effort sans sacrifice des performances, ce qui lui permet une gestion de course optimale, et qui fait de lui «un des meilleurs des meilleurs» selon les scientifiques. La combinaison de ces capacités physiques exceptionnelles et des efforts sans relâche que le coureur a fournis à l'entrainement pour continuer à se surpasser ont permis au très jeune marocain de venir à bout du monopole Kényan, que les experts pensent venir de leurs conditions d'entrainement, notamment l'altitude. «La vraie force vient de l'esprit» Mais Soufiane le sait, un corps exceptionnel ne peut servir que s'il fournit un effort d'entrainement particulier, et rien d'autre que l'esprit ne peut préparer aux difficultés rencontrées lors d'une course. «La vraie force vient de l'esprit. Quand vous êtes fort mentalement, tout devient facile.» Soufiane El Bakkali Soufiane n'est pas seulement un athlète hors norme. C'est avant tout un jeune homme motivé, déterminé. «Quand j'étais adolescent, j'étais déjà obsédé par le 3 000m steeple. On dit que la défaite vous rend plus fort, et déjà quand j'étais enfant j'étais déterminé à atteindre le sommet de ce sport», déclare-t-il avec un sourire amusé. Soufiane n'est pas qu'un grand athlète qui s'oublie dans son entrainement, dans son sport, ou dans son succès. Conscient de l'influence positive qu'il peut avoir, le jeune marocain garde son humilité, sa simplicité et continue chaque jour de diffuser, notamment sur Facebook, des messages d'encouragement, de motivation, des messages positifs pour les gens qui le suivent. En plus des diverses séances d'entrainement qu'il partage en vidéo, pour montrer son effort, tenir à jours ceux qui s'intéressent à son sport et ses performances, il ne manque pas de soutenir des causes qui lui sont chères, notamment la lutte contre les discriminations faites aux femmes ou la distribution d'aides aux personnes dans le besoin. Le jeune marocain a su attirer l'attention de tous par ses performances exceptionnelles en remportant l'or aux Jeux olympiques, mettant fin au règne kényan le faisant entrer dans l'histoire. Mais aujourd'hui, il a sans nul doute réussi à conquérir le cœur de ses concitoyens en donnant un exemple par sa motivation, son attitude positive et son partage.