L'ONG Amnesty International (AI) a dénoncé, mercredi, le recours à la «répression contre les militants et journalistes sahraouis» par les autorités marocaines. Dans un communiqué relayé par l'agence EFE, l'ONG internationale a évoqué «des mauvais traitements, des détentions arbitraires et du harcèlement» visant ces militants et journalistes, «dans le but de les réduire au silence ou les sanctionner pour leurs actions non violentes». Depuis novembre 2020, l'organisation a dit avoir enregistré «au moins 22 cas d'abus, dont sept ont été victimes de torture et de mauvais traitements, deux sont assignés à résidence sans mandat et trois ont subi des descentes de police à leur domicile». «Cette recrudescence coïncide avec l'intervention le 13 octobre des forces armées marocaines à El Guerguerate», a expliqué l'organisation. Celle-ci dénonce aussi «l'accès de plus en plus restreint des organisations de défense des droits humains et des journalistes indépendants au territoire et qui a conduit Rabat en février dernier à expulser huit citoyens espagnols, parmi lesquels se trouvaient des députés du Parlement de Catalogne, des conseillers de diverses communes et d'une ONG» pro-Polisario. «Les derniers événements nous rappellent qu'il est urgent de mettre en place un mécanisme indépendant, impartial et efficace de surveillance des droits humains» au Sahara, a insisté Amnesty International, qui a demandé d'«inclure un mandat spécifique sur les droits humains dans la Mission des Nations unies au Sahara (MINURSO), comme le font la majorité des missions de l'ONU dans le monde». Amnesty International a également exhorté les autorités marocaines à «respecter les droits à la liberté d'expression, de réunion pacifique et à un procès équitable, ainsi qu'à ouvrir des enquêtes indépendantes contre ces abus commis par la police et les agents pénitentiaires». Son communiqué évoque notamment le cas de la militante pro-Polisario Soltana Khaya.