Une fois n'est pas coutume, le Sahel est cité dans le message de félicitations adressé par le roi Mohammed au président français à l'occasion de la fête du 14 Juillet. Le royaume se positionne à l'aune des changements qui s'esquissent dans cette région. La France a célèbré ce mercredi sa fête nationale. A cette occasion, le roi Mohammed VI a adressé le traditionnel message de félicitations au président français. «Comme à chacune des étapes cruciales de leur Histoire commune, le Maroc et la France ont toujours su renouveler leur coopération d'exception, dans un esprit de partenariat et de confiance réciproque, pour répondre aux défis et aux exigences du moment», écrit le souverain. Il a également réitéré à Emmanuel Macron sa disposition «à poursuivre» l'action concertée «en vue de valoriser et d'enrichir le partenariat stratégique maroco-français». Le texte de ce 14 juillet 2021 s'inscrit en droite ligne des messages adressés par le souverain en pareilles circonstances, sauf que le roi a tenu à y intégrer le Sahel, une nouvelle donne stratégique pour la stabilité de la France, le Maroc et l'Europe. «SM le Roi se dit, par ailleurs, persuadé que la convergence de vues des deux pays sur la question décisive de la stabilité et de la sécurité de l'espace méditerranéen et du Sahel permettra d'avancer rapidement vers des solutions lucides, justes et courageuses qui préserveront la paix régionale et édifieront une coopération définitivement tournée vers l'avenir.» MAP La France annonce le retrait de ses soldats du Sahel Il faut remonter à 2017, pour voir une mention indirecte du Sahel dans ce type de message. Le roi avait alors salué «le combat commun» que la France et le Maroc mènent «contre les fléaux du terrorisme et du radicalisme» et «l'engagement commun» à mettre la «coopération bilatérale au service de l'Afrique et des aspirations de ses nouvelles générations à un avenir meilleur». Que le souverain mentionne cette fois nomément le Sahel ne relève pas du hasard. Le royaume est intéressé par la stabilisation de cette zone, menacée par des groupes jihadistes. C'est d'ailleurs à ce titre que le Maroc a été invité à prendre part au sommet du G5 Sahel, organisé en février dernier dans la capitale tchadienne. Au conclave de Ndjamena, le chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani a exprimé l'entière disposition du royaume à continuer son appui à l' «académie de défense» du G5 Sahel basée à Nouakchott et former des officiers de ces pays dans les académies militaires marocaines. Un engagement réitéré par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors de la réunion de la Coalition internationale anti-Daech du 28 juin à Rome. «Nous restons prêts à partager notre expérience, notamment en matière de sécurité et de gestion des frontières», a-t-il précisé. «Nous avons eu la confirmation d'un réengagement algérien et marocain. Je m'en félicite car il est important pour la stabilité de la région», avait déclaré le président français au sommet. La 9 juillet, à l'occasion d'un nouveau sommet du G5 Sahel organisé à Paris, Emmanuel Macron a annoncé le retrait, de 2.500 à 3.000 soldats français déployés au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane. Le même jour, la ministre de la Défense, Florence Parly, a signé à Washington avec son homologue américain, le général Lloyd Austin, une «convention pour renforcer la coopération des forces spéciales des deux pays contre le terrorisme». Une convention qui s'apparente à un passage de flambeau.