Une chienne en gestation et une vache ont été brûlées vifs dans un douar de la province de Nouaceur. Le propriétaire de cette étable compte euthanasier son cheval pour le soulager de sa souffrance. Choqué, il insiste sur sa détermination à maintenir sa plainte contre l'auteur de cette cruauté envers ses animaux. A Casablanca, un nouveau cas de maltraitance animale déclaré a révolté les habitants du douar Ould Mou, une localité relevant de la commune d'Oulad Âzouz, dans la province de Nouaceur. Dimanche, un quadragénaire a ainsi mis le feu à une étable hébergeant plusieurs animaux. Certains ont été brûlé vifs tandis que d'autres également touchés sont entre la vie et la mort. Les images, parvenue à Yabiladi mais que nous avons choisi de ne pas publier, sont extrêmement choquantes. Dans une déclaration à Yabiladi, Adil Boulhaf, propriétaire de ces animaux, est encore estomaqué. «L'étable héberge une chienne en gestation, en plus de jeunes veaux, une vache et un cheval. C'est tout ce dont je dispose», déplore-t-il. «Je n'ai pas encore d'information sur la manière dont le feu a été provoqué», ajoute-t-il, en précisant qu'il peut s'agir d'une «substance incendiaire, d'autant plus l'auteur avait des traces de brûlures sur sa main, ce qui indique qu'il a utilisé une substance hautement combustible». «La chienne est morte, tout comme la vache. Les deux veaux agonisent à petit feu, alors que nous comptons euthanasier le cheval pour le soulager de ses souffrances, car il ne peut ni manger ni boire.» Adil Boulhaf L'insuffisance des lois face à une telle cruauté Le propriétaire de cette étable assure que les éléments de la Protection civile sont intervenus rapidement pour éteindre l'incendie. «Si le feu s'était propagé au douar comprenant des baraques, une véritable catastrophe se serait produite. Dieu merci, l'étable n'est pas raccordée au réseau électrique», poursuit-il. Il confie que les agents de sécurité ont arrêté le coupable. «Il veut que je retire ma plainte mais j'insiste pour qu'il reçoive la punition qu'il mérite pour son action. Je veux que les autorités me rendent justice.» Le propriétaire de l'étable reconnaît l'existence d'un différend l'opposant à l'auteur de l'incendie, également habitant du même douar, qui expliquerait son acte. «Il y a une quinzaine de jours, il m'a provoqué et une altercation a eu lieu, suite à laquelle il a déposé plainte contre moi», nous précise-t-il. «C'est depuis qu'il a acheté une parcelle appartenant à mon voisin qu'il a commencé à s'en prendre à nous», ajoute-t-il à propos des origines de ce différend. Cet énième cas de maltraitance animale n'a pas encore fait réagir les associations de protection animale au Maroc. Celles-ci appellent depuis plusieurs années à revoir les textes du Code pénal sur cette épineuse question. Elles plaident pour l'introduction de sanctions plus sévères les auteurs de cruautés envers les animaux. En effet, l'article 602 du code pénal énonce que «quiconque, sans nécessité, tue ou mutile l'un des animaux mentionnés au précédent article (animaux de trait, de monture ou de charge, des bêtes à cornes, des moutons, chèvres ou autre bétail, des chiens de garde ou des poissons dans des étangs, viviers ou réservoirs) ou tout animal domestique, dans les lieux, bâtiments, enclos et dépendances ou sur les terres dont le maître de l'animal tué ou mutilé est propriétaire, locataire ou fermier, est puni de l'emprisonnement de deux à six mois et d'une amende de 200 à 250 dirhams». «Si l'infraction a été commise avec violation de clôture, la peine d'emprisonnement est portée au double», conformément au même article. Des articles qui restent «aussi pauvres au niveau de la formule que des sanctions», avait estimé Youssef Rharib, avocat de l'association de protection animale Comme chiens et chats Maroc (CCC), dans une précédente déclaration à Yabiladi. Article modifié le 2021/06/28 à 21h30