Difficile d'y croire mais les chats aussi ont des ennemis et pas des plus inoffensifs ! Ils se sont d'ailleurs constitués en groupe sur facebook pour partager les meilleures recettes pour torturer et tuer ces félins. Par Hayat Kamal Idrissi C'est le bad buzz de ces derniers jours ! Des Marocains cultivant une haine viscérale envers les chats, ont eu la monstrueuse idée de créer un groupe sur facebook. Objectif ? Partager les meilleures manières de torturer, mutiler et tuer les chats. En quelques jours, une centaine de participants actifs ont partagé sur la page fraichement créée, photos et vidéos à l'appui, des recettes pour élaborer des méthodes et concocter des poisons pour massacrer les chats. Récits barbares « Je vous propose cette recette inratable pour vous débarrasser une fois pour toute de ces créatures infâmes. Ce poison est foudroyant. Regardez ce chat, il n'a fallu que quelques minutes pour le mettre à terre », écrit dans un poste un membre. Il appuie son témoignage par une photo du cadavre d'un chat tordu de douleurs. Un autre, leur raconte sur un ton ironique, comment il a jeté un chat depuis sa terrasse « pour vérifier si vraiment ces bestioles ont 7 vies ». Fier de son expérience morbide, il poste la photo du corps désarticulé de sa pauvre victime. Un autre follower n'hésite pas à exprimer et à dévoiler ses tendances sadiques, en racontant comment concocter une solution brulante avec laquelle il asperge les chats de son quartier. « Il faut voir comment ils souffrent après... C'est un vrai spectacle. Je vous conseille de tester l'expérience », jubile-t-il !!!! Un tas d'images et de récits criants de cruautés perpétrés un peu partout à travers le royaume et dont les coupables sont si fiers. Colère « C'est une bande de malades psychiques qui se vantent ouvertement de leurs crimes. Nous avons mené une large campagne de signalements au niveau de Facebook et des réseaux sociaux pour fermer le groupe et arrêter ce débit infernal d'atrocités. N'hésitez surtout pas à les dénoncer ! », s'insurge Hind Zeroual, membre du groupe Pet Friendly. Créant un bad buzz, les publications terribles de ce groupe controversé sont largement partagées sur les groupes d'amoureux d'animaux et par les associations de protection animale. « Un groupe a été crée pour non seulement pour tuer des chats, mais ils organisent également des challenges pour désigner qui infligera la mort la plus cruelle », dénonce-t-on auprès de l'association Mchichate, active dans la protection des chats. « Il faut non seulement signaler, mais essayer d'identifier les administrateurs et les personnes qui avouent, photos à l'appui, perpétrer ces actes barbares. Une plainte sera déposée contre ces personnes » promettent les administrateurs de la page Mchichates. Passant aussitôt à l'action, l'association a lancé hier soir un appel à témoin pour identifier l'un des meneurs du groupe, localisé à Oujda. Une initiative qui a inspiré de nombreux followers dans les différents groupes. Des appels pour déposer plainte pour maltraitance animale se sont multipliés sur les pages « Comme chiens et chats » et « Pet Friendly ». En attendant, le groupe a disparu ce matin de la toile à coup de signalements ; mais rien ne prouve que ses membres vont arrêter pour autant de torturer ces animaux. Vide juridique « Ici au Maroc, on viole des chiens, on se livre à des abattages collectifs, on brule des chats et on les empoisonne. On n'hésite pas à surcharger un petit âne en pleine canicule. Dans les forêts, des espèces rares ou en voie d'extinction sont chassées librement par des braconniers ou par des chasseurs autorisés... le droit à la vie de l'animal, on ne connait pas. C'est justement le résultat du grand vide juridique en termes de protection des animaux », dénonce maître Youssef Gharib, seul avocat marocain à « représenter des animaux victimes » au tribunal. C'est lui qui est derrière l'affaire des chats brulés de Safi, les moutons écrasés de Bouznika et la chienne violée de Casablanca. « A part quelques articles, qui en fait protègent les intérêts des humains « propriétaires », pas de lois ni de châtiments adaptés à la gravité des crimes commis chaque jour contre des êtres impuissants », ajoute l'avocat. « Chiens errants ou chats de gouttières, ces pauvres bêtes ne sont nullement protégées par la loi. Les quelques affaires qui ont été approuvées par le procureur et qui ont pu être traitées en justice, sont toutes des jurisprudences. La loi marocaine et le législateur marocain ont oublié de défendre les droits de ces êtres vivants. On n'a pas de texte précis incriminant les maltraitances et agissements portant atteinte à l'intégrité d'un animal », regrette l'avocat. La plainte de Mchichate trouvera son chemin jusqu'au tribunal pour donner l'exemple aux exhibitionnistes tortionnaires d'animaux ? Affaire à suivre.