Prévue ce mardi à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, l'audience du journaliste Omar Radi dans le cadre de l'affaire de viol a été reportée, par décision des juges. «Nous avons requis une nouvelle fois la liberté provisoire ; pendant que la défense formulait ses requêtes, le juge a demandé d'abréger, ce à quoi nous avons répondu qu'il y avait beaucoup de requêtes et que cela nécessiterait d'y accorder du temps. Le tribunal a alors décidé de reporter la séance», a déclaré à Yabiladi Me Miloud Kandil, parmi les avocats du journaliste. A en croire la défense, la santé de Omar Radi «est lamentable et se dégrade dangereusement», suite à sa grève de la faim qui aura duré 21 jours, tout en souffrant de la maladie de Crohn. «Il l'a bien dit devant les juges en déclarant que son état de santé a atteint un stade insupportable. Selon ses déclarations, il n'a pas pu prendre de médicaments. Il s'est rendu au pavillon hospitalier de la prison pour des examens mais à chaque consultation, quatre ou cinq agents restent avec lui ne pouvant se soumettre à des soins dans ces conditions», indique encore Miloud Kandil. Le Comité de soutien à Omar Radi en France a indiqué dans un communiqué, qu'il «a besoin d'examens médicaux et de soins adaptés qui se pratiquent en centre hospitalier et qui doivent lui être apportés dans le respect de sa dignité, de son intimité et du secret médical». Le comité a évoqué aussi le cas du journaliste Soulaimane Raïssouni, à son 55e jour de la grève de la faim. Alertant qu'«il perd de plus en plus souvent conscience», le comité affirme que «ses proches peuvent témoigner de son état, tout comme le président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) qui lui a rendu visite et s'est entretenu avec lui tout récemment». Interpellé en mai 2020, Raïssouni est toujours en attente de jugement. Depuis le début de sa grève de la faim en avril dernier, son entourage indique qu'il a perdu 32 kg. Sa prochaine audience est prévue le 3 juin. De son côté, l'ONG Reporters sans frontières (RSF) s'est adressée au roi Mohammed VI, qu'elle appelle à «user de son influence» pour accéder à aux demandes de libération provisoire des deux journalistes et «garantir leur droit à un procès équitable». Les journalistes @OmarRadi & @SouleimanRaissouni détenus depuis 10 & 12 mois au #Maroc lauréats du prix Najiba Hamrouni pour l'éthique journalistique! @RSF_Inter appelle @SM_Mohammed_VI à accéder à leur demande de libération provisoire & à garantir leur droit à 1 procès équitable pic.twitter.com/H8IiVognQk — RSF_Afrique-du-Nord (@RSF_NordAfrique) May 28, 2021