Censé débuter ce vendredi, le procès du septuagénaire qui a renversé Adil Sefrioui à Dole en proférant des menaces et des injures racistes sera examiné le 22 juin prochain, devant le tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier. Présidant l'audience qui devait se tenir aujourd'hui, la juge considéré que les injures à caractère raciste devaient être jugées dans une composition collégiale. Elle a estimé le tribunal «incompétent», tandis que «l'avocat de la défense a été dessaisi du dossier sans raison», selon Libération. Pour leur part, les avocats de la partie civile veulent une requalification des faits en «tentative de meurtre». Les chefs retenus contre le septuagénaire n'incluent pas cet aspect de l'affaire, où seules les «violences volontaires avec arme et injures racistes» figurent. Pourtant, Adil Sefrioui se serait vu sommer par son agresseur de se mettre sous la voiture. Le traitant de «sale bicot» à plusieurs reprises, le conducteur l'a menacé de le faire «passer sous le capot», avant d'accélérer plus tard, en tentant de le renverser, selon son témoignage où il a relaté sa version des faits à Yabiladi. L'affaire Adil Sefrioui, une attaque raciste prise à la légère ? Dans son récit à notre rédaction, Adil Sefrioui a indiqué que les témoins n'auraient pas été convoqués par la police. Corroborant cette version, Libération a rapporté que les procès-verbaux n'incluaient pas des propos racistes tenus par le chauffeur, à l'image de «bicot», qu'il apparaît clairement formuler dans la vidéo documentant la violente agression. «Dans le procès-verbal que Libération a pu consulter, les policiers notent 'incompréhensible'», a indiqué le média. Agression raciste à Dole: selon son avocat, "ce qui sauve Adil Sefrioui, c'est que tout a été filmé car tout a été contesté par le prévenu" pic.twitter.com/fN7x8n45Gm — BFMTV (@BFMTV) May 28, 2021 Sur BFM TV, l'avocat de la partie civile, Me Randall Schwerdorffer a estimé ce vendredi que «ce qui sauve Adil Sefrioui, c'est que tout a été filmé car tout a été contesté par le prévenu». Il a dénoncé «un comportement raciste avéré» qui a eu lieu en présence des enfants de la victime et de son épouse, qui filmait la scène. «On est dans des violences gravissimes, face à un comportement raciste avéré et qui doit être sanctionné», a-t-il souligné. Dominique Sopo, le président de SOS Racisme qui a apporté son soutien à Adil Sefrioui, a insisté auprès de la chaîne qu'«une personne a failli être tuée parce que manifestement, aussi, elle était arabe», alors que la justice «correctionnalise l'affaire avec une qualification de moindre gravité».