Ancien chef de l'exécutif espagnol sous les couleurs du Parti populaire (PP), José María Aznar a critiqué le gouvernement socialiste de son pays qui, selon lui, n'a pas été en mesure d'anticiper la réponse du Maroc à Ceuta. Ce mardi, il a exigé que Pedro Sánchez «n'abdique pas sa responsabilité» de garantir «l'intégrité territoriale», au lendemain de l'arrivée de plus de 8 000 migrants dans l'enclave. Lors de son discours au quatrième Congrès ibéro-américain de la CEAPI cité par les médias ibériques, Aznar a souligné que l'exécutif espagnol aurait pu «voir venir ce conflit». Il a aussi critiqué le fait que le gouvernement réfléchisse déjà à des projets pour 2050, alors que sa frontière est «sérieusement menacée». «Les Marocains peuvent être très critiquables dans certains domaines mais ces derniers jours, ils ont prévenu qu'un conflit allait arriver, cela a été ignoré et c'est arrivé.» José María Aznar Aznar s'est aligné sur la position du parti d'extrême droite Vox au sujet des réactions de Rabat concernant l'entrée en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali. Dans ce contexte, «la première chose qu'un gouvernement doit faire est de garantir l'intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens. J'espère qu'à cette occasion, au moins, notre exécutif n'abdiquera pas face à sa responsabilité», a-t-il martelé. Président du gouvernement d'Espagne pendant deux législatures (1996-2004) José María Aznar s'est illustré pour ses positions acerbes à l'égard du Maroc. Tout au long de cette période, les relations entre les deux pays n'ont fait que se dégrader, avec un paroxysme lors de la crise de l'îlot Perejil, le 11 juillet 2002. Située à 250 mètres des côtes marocaines et à 8 kilomètres de Ceuta, cette zone a connu des tensions entre les armées des deux pays, lorsque six soldats marocains ont débarqué et mis en place un avant-poste, avec le drapeau marocain. Après une semaine de tensions, l'accord entre le Maroc et l'Espagne a prévu l'interdiction de toute présence d'autorité civile ou militaire sur l'ilot, ainsi que l'absence de symboles nationaux représentatifs des deux pays.