Redoutant une nouvelle phase de crispations dans ses relations avec le Maroc, le gouvernement espagnol a annulé la visite de la reine Sofia à Ceuta pour présider une cérémonie militaire. Après les attentats terroristes de Catalogne les 17 et 18 août, le gouvernement espagnol multiplie visiblement les bonnes initiatives en direction du Maroc. Dernière en date ? L'annulation de la visite programmée auparavant de la reine Sofia à Ceuta pour présider la cérémonie militaire de la remise du nouveau drapeau de combat d'un régiment de la Légion, le Tercio Duque de Alba II. La ministre de la Défense, María Dolores de Cospedal devait l'y accompagner. Un déplacement annoncé en chœur par les médias espagnols début août, rappelant que la mère de Felipe VI avait déjà effectué le même geste en 1970 à Ceuta. Après les attentats, Madrid opère un changement radical dans le programme de la reine Sofia Après les attaques terroristes de Barcelone et Cambrils, l'exécutif Rajoy, redoutant une nouvelle colère des autorités marocaines, a été contraint d'introduire une modification dans le programme initialement annoncé par la presse. La cérémonie qui était prévue le 9 septembre à Ceuta a tout simplement été repoussée au 8 octobre. Et ce n'est pas tout. Pour l'heure, aucun représentant de la famille royale ou de l'actuel gouvernement ne devrait y assister. Seul le président de Ceuta, Juan Vivas, se chargera de la remise du drapeau au commandant du régiment. Il sera accompagné par un haut gradé de l'armée de terre, indique une publication en ligne locale. Là aussi, le nom et le rang du militaire n'ont pas encore été divulgués. La reine Sofia est coutumière des cérémonies militaires de ce genre. En septembre 2013 au port de Cadix, elle avait remis le drapeau de combat à un navire de guerre de la marine. Trois ans plus tôt, elle avait présidé à Barcelone une célébration similaire en l'honneur de la Guardia Civil. En Espagne, les agendas officiels des rois et des reines dépendent de la volonté de l'exécutif, d'autant que des considérations politiques sont en jeu. Pour mémoire, l'ancien chef du gouvernement José María Aznar avait empêché en 1998 Juan Carlos de se rendre à Cuba, et réduit en 1999 le programme de son séjour à La Havane à l'occasion du sommet Ibéro-américain. Juan Carlos avait par ailleurs attendu la défaite du Parti populaire - auquel se rattache Aznar - aux législatives de mars 2004 pour effectuer en 2005 sa deuxième visite d'Etat au Maroc.