Après une dizaine de jours de silence, la justice espagnole a décidé de convoquer Brahim Ghali, rapporte un média ibérique. Le juge d'instruction du Tribunal n°5 de l'Audience nationale à Madrid, Santiago Pedraz Gómez, a lancé un mandat pour auditionner le chef du Polisario le 5 mai prochain à 10 heures et demi, suite à une plainte déposée par le dissident sahraoui Fadel Breika qui dispose de la nationalité espagnole. Il avait été enlevé, arrêté et torturé pendant des mois et sans procès avant sa libération le 10 novembre 2019. Actuellement, il vit en Espagne. On apprend que le même jour, le juge a demandé aussi l'audition de Sid Ahmed El Batal, un haut sécuritaire des camps de Tindouf. Bachir Mutsapha Sayed est également concerné par cette enquête, mais sera entendu le 7 mai. Pour rappel, Brahim Ghali a été convoqué par le juge du tribunal numéro 5 de l'Audience nationale en novembre 2016 mais il ne s'y est pas présenté suite à la plainte déposée en 2008 par l'Association sahraouie des droits de l'Homme. Ce nouveau développement intervient deux jours après l'interview accordée par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l'agence EFE. Il a déploré que les demandes des victimes de Brahim et du Polisario n'aient pas reçu de réponses de la part de la justice espagnole : «Mais où est la justice espagnole dans tout ça. Aucun magistrat n'a jugé utile de répondre à ses demandes. Est-ce cela le rythme de la justice espagnole ?» Selon certaines indiscrétions en Espagne, le Parti populaire compte s'emparer de cette affaire mais sous l'angle de la fausse identité avec laquelle Brahim Ghali a pu entrer sur le territoire espagnole.