Après avoir étrillé le gouvernement Sanchez pour ses penchants pro-marocain, les cadres du Polisario se font désormais les avocats de l'Espagne. Une mission délicate confiée à Oubi Bouchraya El Bachir, membre du secrétariat général du Front, chargé de l'Europe et de l'Union européenne, et à son représentant à Madrid, Abddellah El Arabi. Dans des sorties différentes, les deux ont joué la même partition en défendant bec et ongles l'accueil de leur chef dans un hôpital public à Logrono, depuis le 22 avril. Oubi Bouchraya a estimé que l'Espagne a reçu Ghali «à titre humanitaire comme elle avait reçu les autres responsables du Front Polisario», estimant que «c'est vraiment faire preuve d'indécence que de profiter de la situation pour faire chanter l'Espagne sur les dossiers économique, commercial et migratoire». Il a également réagi au communiqué du 25 avril du ministère marocain des Affaires étrangères, qualifiant ses arguments de «farfelus (…) qui relèvent du même modus operandi utilisé par le Maroc pour soutirer certains avantages auprès de ses partenaires en exerçant un chantage sur eux». Le terme «chantage» a été également repris par Abdellah El Arabi dans des déclarations à la presse. Le représentant du Polisario à Madrid a estimé que «le Maroc ne peut pas dicter au gouvernement espagnol qui il peut ou ne peut pas recevoir pour un traitement médical», évoquant une «décision souveraine» de l'Espagne. Cette campagne de communication tous azimuts de la part du Polisario à l'avantage d'occulter les interrogations qui taraudent la population des camps de Tindouf sur la santé de Brahim Ghali et son avenir à la tête du Front. Opéré il y a quelques années pour un cancer, il a dû être admis d'urgence dans un hôpital en Espagne suite à une infection au Covid-19.