Après les grèves cycliques dans les secteurs de la justice, santé et collectivité locales, deux syndicats comptent organiser, le dimanche 27 mai, une marche populaire à Casablanca. Des raisons politiques seraient à l'origine de cette initiative. Dimanche prochain, le gouvernement Benkirane connaîtra sa première confrontation avec les syndicats. La CDT (Confédération démocratique du travail) et la FDT (Fédération démocratique du travail) organiseront, le 27 mai à Casablanca, une marche de protestation populaire. Les deux centrales ont décidé de faire cavalier seul, sans la moindre concertation avec les autres enseignes. L'UNTM (Union national du travail au Maroc), très proche du PJD, de Mohamed Yatim s'est dit surpris que la FDT et la CDT ne l'ait pas avisé de leur initiative. Une source à la FDT explique l'absence de concertation par la «proximité de l'UNTM avec le PJD. A la Chambre des conseillers, ils ont voté la loi de finances. Ils se sont opposés à l'amendement de l'impôt sur la fortune. Depuis la formation du gouvernement Benkirane, ce syndicat ne s'est pas manifesté, préférant soutenir ses «frères» du PJD». L'UGTM (Union générale des travailleurs au Maroc), le bras syndical de l'Istiqlal, et à moins d'un coup de théâtre, ne devrait pas participer à la marche du 27 mai à Casablanca. A la FDT, nombreux qui s'attendent à une présence des amis de Hamid Chabat même à titre personnel. La condamnation de Naoufal, le fils du patron de l'UGTM, à trois de prison ferme pour trafic de cocaïne, pourrait rapprocher cette centrale de la FDT et la CDT. Ils donnent pour preuve, les critiques de Chabat au gouvernement montent d'intensité. C'est sa manière pour continuer sa pression sur son propre parti et sur le gouvernement pour réduire la peine de son fils ou de l'annuler, carrément. Réconciliation entre FDT et CDT Cette marche est, en effet, la traduction du retour à l'embellie entre les deux structures, émanant tous deux de la famille socialiste, après des années de rupture. La FDT est une scission de la CDT. Cette dernière était, pendant plusieurs années, le bras syndical de l'USFP, actuellement à l'opposition, avant que le patron de la CDT, Noubir Amaoui, ne rompe le cordon ombilical qui le lie au parti de la Rose et décide de constituer, en 2001, sa propre formation politique le CNI (Congrès national ittihadi). Une première au Maroc, jamais auparavant un parti n'a été créé par un syndicat. La marche du 27 mai s'apparente beaucoup plus à une manifestation de l'USFP qu'a une protestation syndicale. Le parti de la Rose entend mener son opposition au gouvernement sur deux fronts : au parlement et dans la rue. Un tour de chauffe avant la tenue des élections communales fin 2012 ou en 2013. La CDT est un élément important dans cette stratégie. La centrale de Noubir Amaoui jouit d'une forte assise populaire et notamment à Casablanca. Le rendez-vous du dimanche prochain pourrait connaître la participation des expulsés de l'UMT (Union marocaine de travail). Une occasion idoine pour eux de se démarquer de la ligne de conduite prônée par la direction de l'UMT.